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Une fresque de l'emploi durable au SIVAL

Une fresque de l'emploi durable au SIVAL

Pour la première fois au Sival, une fresque de l’emploi durable sera proposée aux visiteurs volontaires. Cet atelier participatif, animé par François Quintreau de l’association Solidarités nouvelles face au chômage, tentera d’apporter des réponses sur l’évolution des métiers agricoles à l’ère du changement climatique.

Vous êtes à l’origine de la Fresque de l’emploi durable lancée début 2023. Pouvez-vous détailler votre parcours, votre métier et comment vous en êtes venu à la créer ?
François Quintreau : Après un parcours universitaire scientifique (master 1 en écologie, puis master 2 en management des systèmes d’information), j’ai obtenu un MBA à Audencia Nantes. Depuis 27 ans, je travaille à la Macif, à Niort (Deux-Sèvres) en charge depuis 2012 de projets à impact. Face aux enjeux de transitions climatique et écologique auxquels les assureurs sont pleinement confrontés, comme le monde agricole d’ailleurs, il est vital de défendre les évolutions de métiers respectueuses de la nature et des hommes. Aussi, à titre personnel, je me suis engagé il y a neuf ans dans l’association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC), dont je suis vice-président depuis quatre ans. Son objectif est d’apporter une aide à la recherche d’emploi et de soutenir la solidarité. Avec un groupe de réflexion, nous avons cherché à proposer un outil pédagogique, inspiré de la Fresque du climat, pour aider à réfléchir sur la transition des emplois face aux conséquences du changement climatique et écologique. La fresque de l’emploi durable a ainsi vu le jour en début d’année 2023.

Comment est généralement proposée cette fresque ?
F. Q. : C’est un jeu de rôle proposé en groupes de volontaires pour aider chacun à prendre conscience de l’évolution de l’emploi face au changement climatique. Durant 3 heures, le groupe, constitué de 12 participants et d’un animateur formé à la fresque, échange sur une première partie de sensibilisation. Ensuite, par groupes de trois personnes avec deux accompagnateurs, l’enjeu est d’accompagner un personnage fictif dans sa transition professionnelle sur une période de trois ans vers une situation plus saine pour lui et pour la planète. Le but est d’apprendre en s’amusant.

Et sur le Sival, comment se déroulera cet atelier ?
F. Q. : Là aussi, une première étape sera de présenter les enjeux globaux. La transition ne pourra se faire que s’il y a de la solidarité. Et pour accompagner l’évolution de l’agriculture dans ses métiers, les autres secteurs, notamment ceux qui génèrent beaucoup d’argent, comme celui de la finance, doivent apporter un soutien. La compréhension du problème est systémique et les solidarités doivent se déployer entre les filières. Ensuite, nous voudrions faire réfléchir les participants sur les évolutions des métiers du monde agricole : certains métiers vont disparaître, d’autres évoluer et d’autres enfin vont se créer. Comme le prévoit le Shift Project, 500 000 emplois pourraient être créés dans l’agriculture d’ici 2050, avec une production moins industrialisée, une moindre utilisation des engrais chimique, une diminution de la consommation de viande et un développement des filières végétales. À nous d’échanger sur les métiers de demain ! Enfin, en 3e partie, des groupes devront réfléchir sur les atouts et les difficultés à engager cette transition pour faire évoluer les métiers de l’agriculture et essayer de proposer un plan d’actions. Il doit permettre d’aller le plus possible vers des emplois durables, en cohérence avec l’Accord de Paris de 2015 qui vise la neutralité carbone pour 2050.

Combien de personnes et quels publics ont été sensibilisés pour le moment avec cette fresque de l’emploi durable ?
F.Q. : Nous avons pour le moment proposé cette fresque auprès d’écoles supérieures, d’entreprises, mais aussi de collectivités et de volontaires au sens large. En tout, environ 80 ateliers ont été réalisés dans toute la France grâce à une vingtaine d’animateurs, soit 1 000 personnes sensibilisées. Nous sommes en train de déployer l’outil auprès d’acteurs de l’emploi, comme l’Apec, ou des acteurs des collectivités en charge de l’insertion. Cette expérience au Sival est une première pour nous en lien direct avec le monde agricole et nous trouvons le défi très fort, car l’agriculture est au coeur des enjeux de transition écologique et doit apporter son lot de solutions. Il faut donc embarquer le maximum de monde sur cette réflexion.

— Olivier LÉVÊQUE (Tribune Verte 3032)

Rencontre régionale de l'APECITA Pays de la Loire le Jeudi 18 janvier

  • 14 heures : Point sur les activités de la délégation Apecita Pays de la Loire par Géraldine Lebreton, déléguée régionale.
  • 14 h 30 : Atelier « La Fresque de l’emploi » - animé par François Quintreau, vice-président de Solidarités nouvelles face au chômage et Françoise Caron, psychologue du travail

Géraldine Lebreton, APECITA Pays de la Loire : « Un verdissement engagé des métiers agri-agro »

« Nous avons voulu organiser cette Fresque de l’emploi durable au Sival pour ouvrir les échanges sur l’évolution de l’emploi agricole, avec une vraie dynamique de verdissement engagée sur les métiers cadres et techniciens dans le secteur agricole, indique Géraldine Lebreton, déléguée régionale APECITA Pays de la Loire. Et dans un contexte de plein-emploi, les entreprises s’emparent du sujet  environnemental, car il représente un atout pour leur attractivité, même si toutes n’en ont pas conscience. » Les métiers liés à la transition écologique représentent un fort potentiel de recrutement, jusqu’à 236 000 emplois à l’horizon 2028 selon l’APECITA, contre 152 000 en 2019. Plus largement, en France, 610 100 équivalents plein-temps travaillent au sein d’éco-activités (secteurs produisant des biens et services autour la protection de l’environnement ou de la gestion durable des ressources naturelles).