Un nouveau centre de formation d’apprentis

Un nouveau centre de formation d’apprentis

Sept lycées d’enseignement agricole de la région Centre - Val de Loire, membres du Cneap, ont participé à la création d’un CFA qui ouvrira en janvier 2020. Avec un meilleur maillage du territoire et une visibilité accrue, ils espèrent recruter plus largement.
Zoom sur ce nouvel établissement.

«La loi de septembre 2018 libéralise l’enseignement et nous donne la possibilité de proposer des formations destinées aux apprentis », explique Olivier Decker, délégué régional du Cneap1. Les démarches administratives en vue de l’ouverture d’un CFA sont à présent simplifiées : les organismes de formation existants, et donc déjà acteurs de la formation hors apprentissage, n’ont qu’à mettre à jour leur statut « pour y faire figurer la possibilité de réaliser des actions de formation par apprentissage », précise-t-il. En arrière-plan, c’est surtout la lente érosion des effectifs scolaires qui a motivé la création de ce nouvel établissement baptisé « CFA des territoires et de l’agriculture » : « Le centre du Loiret, situé près d’Orléans, a cessé de proposer certains cursus pour des raisons économiques (effectifs insuffisants), énonce le délégué régional. Nous proposerons donc des formations en lien avec les services à la personne, qui s’inscrivent parfaitement dans notre ligne directrice basée autour de la mission "agir et former pour les territoires". » Cette formule permettra ainsi de toucher un public plus large.

Permettre un apprentissage plus tardif

« Le Val de Loire fait partie des neuf régions qui expérimentent l’apprentissage jusqu’à 30 ans (au lieu des 25 ans habituels), grâce à la loi Travail de 2016. Cela constitue une véritable opportunité pour certains actifs qui souhaitent réorienter leur carrière professionnelle dans le secteur agricole, dans la forêt, etc., mais aussi pour les jeunes de 18 à 21 ans pressés de mettre un pied dans la vie active », ajoute le délégué régional. Le réseau Cneap mise aussi sur une forte implication des entreprises locales, qui ont tout intérêt à jouer la carte de l’apprentissage pour sécuriser leurs recrutements, notamment dans les métiers en tension. « Cette formule permet aux entreprises de jouer leur rôle de formateur, avec un cadre pédagogique structurant. Du côté des apprentis, la formation sur site leur permet un accès à du matériel et à des machines coûteuses. » Du CAP au BTS, les établissements membres du Cneap proposeront des formations professionnelles et qualifiantes dans les métiers des services à la personne, de la production agricole et de l’agroéquipement, du commerce alimentaire et du milieu équin. L’idée est de faire jouer les synergies avec les formations déjà dispensées par les lycées, en favorisant la mixité des publics au sein des classes (apprentis et élèves classiques). « Cette ouverture est une richesse ! Notre objectif est de former entre 200 et 250 apprentis par an, et d’atteindre l’équilibre économique à la rentrée 2021 », conclut Olivier Decker.

—— Alexandre CORONEL (Tribune Verte 2928)