Un management transversal pour des projets innovants
Une moyenne d’âge de 30 ans et pas vraiment de hiérarchie : voilà deux points notables dans l’organisation d’Agrosolutions, une société de conseil en agriculture. Filiale du groupe InVivo, l’entreprise a pourtant 70 ans d’existence.
Au départ simple bureau d’études agronomiques, l’entreprise a démarré sur le terrain. Son but était d’animer le réseau d’expérimentations du groupe, de rédiger les protocoles et d’interpréter les résultats. Elle a constitué au fil des ans une base de connaissances scientifiques pour éclairer les agriculteurs dans leurs pratiques. Puis, son champ d’action s’est élargi pour aller vers l’agroalimentaire et les collectivités territoriales.
Management transversal
Tous les salariés sont consultants et la gestion RH se fait par groupes de travail. Il faut entendre par là qu’il n’y a pas de réel management, seulement un référent qui change au fil des projets. « Nous sommes contents de cette organisation, la partie support est dévolue au groupe (InVivo) et nos équipes sont indépendantes, confie Ludivine Allardon, responsable marketing et communication. Des coachs sont là pour nous faire évoluer de junior à manager, ou pour apporter une expertise avec un regard neutre. » Les consultants chez Agrosolutions sont des couteaux suisses. Ils peuvent travailler sur plusieurs projets différents dans une journée. La responsable renchérit : « Cette organisation aurait été difficile il y a quelques années, mais maintenant c’est tellement intégré qu’il nous arrive de travailler un projet même avec des concurrents. »
Innovation permanente
Les métiers évoluent rapidement, en fonction de l’actualité : agrivoltaïsme, santé des sols ou biodiversité. « Il y a tellement de sujets récents que nous avons créé un incubateur pour rendre les nouveaux projets compréhensibles pour nos clients », explique Ludivine Allardon. Pour le thème du carbone, Agrosolutions devra ainsi recruter deux doctorants et une personne avec un profil sciences politiques pour animer les réunions de territoire. Devant des demandes très différentes pour des clients agricoles ou non, Agrosolutions présente ses études et ses outils au Salon des Culturales. Ils peuvent ainsi guider les opérateurs pour répondre à leurs problématiques de marché.
— Marc GUILBAUD (Tribune Verte 3016)
Gauthier Lacour, consultant agriculture durable « JE N’AI JAMAIS LA MÊME CONFIGURATION D’ÉQUIPE »
« Fils de céréalier, je me suis assez naturellement orienté vers un BTS productions végétales. Je suis ensuite entré en alternance à Lille dans une coopérative agricole. J’étais fléché vers l’expérimentation et la sélection. C’était très technique, j’effectuais aussi des services aux agriculteurs. Je suis arrivé chez Agrosolutions il y a trois ans pour les expérimentations.
Puis, mes missions ont rapidement glissé vers la problématique carbone. Aujourd’hui, je valorise mes deux casquettes : agriculteur et spécialiste du carbone. Mon temps se partage en trois tiers : une partie commerciale où je vends des prestations et des formations, une partie développement des outils, où j’écris les cahiers des charges pour les essais, et enfin une partie d’expérimentation proprement dite, où j’écris les protocoles. Les procédures bas carbones dont je m’occupe rentrent dans ce cadre. Mon travail est très diversifié dans une même journée. Je peux commencer par une base de données dans Excel, deux heures plus tard je suis avec un client, et entretemps j’aurais géré des urgences. C’est agréable, car nous travaillons toujours avec des personnes différentes. Même avec une équipe de 45 personnes, je n’ai jamais la même configuration d’équipe, il n’y a pas de routine ici. Pour faire ce métier, il faut avant tout être adaptable et garder une ouverture d’esprit. Il faut savoir prendre du recul : on n’a parfois pas de réponses aux questions, mais on ne travaille jamais seul. C’est particulièrement appréciable dans les périodes de doute, pour peu qu’on soit en capacité de comprendre le travail des autres ».