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Terre de lin : Intégrer l'environnement à son métier

Terre de lin : Intégrer l'environnement à son métier

Les questions d’environnement ont remis au goût du jour la production de lin. La coopérative Terre de lin suit la tendance avec ses 350 salariés, dont le nombre progresse de 4 % chaque année. Ses besoins en recrutement sont répartis sur tous les métiers, depuis la sélection variétale jusqu’à la première transformation.

Travailler pour une matière naturelle et pour un territoire. Tel pourrait être le credo du lin, un secteur en pleine expansion. La Normandie concentre la moitié des surfaces françaises. La coopérative Terre de lin y est un acteur majeur, qui rassemble 700 agriculteurs et 17 000 ha. Elle intègre toute la production de la fibre, de la sélection variétale au champ et jusqu’à la transformation avant l’utilisation par les industries.

Ceci explique aussi ses effectifs : 350 personnes dans un large éventail de compétences, depuis les agents de relation adhérents aux ingénieurs de recherche et développement, en passant par la production et les fonctions support. « Nos effectifs augmentent de 4 % par an grâce au développement des marchés chinois et indiens, mais aussi par des nouveaux débouchés », confie Anne Nizery, responsable marketing chez Terre de lin. En effet, l’Europe concentre environ 80 % de la production mondiale, une petite partie est utilisée pour des matériaux composites et 90 % pour le textile.

Sans formation spécifique, des profils tous azimuts

Il n’y a pas d’école qui forme spécifiquement aux métiers du lin. La coopérative a donc mis en place plusieurs programmes de formation en interne. Tout d’abord, des tutorats sont généralisés pour accueillir les nouveaux agents de production. Ensuite, un certificat de qualification professionnel est délivré dans le cadre du partenariat « une formation, un emploi » avec la région Normandie.

« Nous recrutons toutes sortes de profils en raison de nos spécificités de filière, mais nous sommes vigilants à partager les mêmes valeurs », indique Sandrine Ragoy, la responsable des ressources humaines. Comprendre par là un esprit d’initiative et une certaine polyvalence sur les différents ateliers de production : le teillage, le peignage et les semences.

Dans les faits, beaucoup de candidats viennent de l’hôtellerie-restauration ou de l’agroalimentaire pour des postes d’agents de production. Ce sont souvent des personnes en reconversion. Ces agents de productions sont aussi recherchés, puisque la coopérative doublera sa production sur l’un des six sites et embauchera 15 agents dans les deux ans. Certaines spécialités sont en tension : « Nous avons des enjeux forts sur des postes de techniciens de maintenance dans les lignes de teillage ou les machines agricoles », détaille la responsable RH.

Le diplôme ne suffit pas

Sur des postes qualifiés, la coopérative recrute surtout des ingénieurs agronomes, qui travaillent principalement en recherche et développement. Une compétence supplémentaire leur est alors demandée, soit en gestion de données, soit en biologie moléculaire pour la création variétale. Enfin pour les métiers de l’industrie ou des composites, il s’agit de productions en devenir qui demandent une grande polyvalence. Cet aspect innovation ouvre en revanche de belles perspectives d’évolution dans l’entreprise. Au-delà des compétences, la coopérative affiche cette « passion du lin » comme produit naturel, partagée par l’ensemble des salariés. « Cela se traduit par un esprit d’initiative assez fort et un lien de confiance dans les équipes », souligne Sandrine Ragoy.

— Marc GUILBAUD (Tribune Verte 3013)