Se reconvertir comme agriculteur dans le Cantal

Se reconvertir comme agriculteur dans le Cantal

Afin d’attirer des repreneurs sur les exploitations agricoles de son territoire, la chambre d’agriculture du Cantal a mis en place un programme. « Devenir agriculteur dans le Cantal » accompagne les salariés qui souhaitent se reconvertir à découvrir le métier et à devenir exploitant agricole.

«Parmi les chefs d’exploitation du Cantal, 40 % ont plus de 55 ans et parmi eux, plus de 50 % n’ont pas de successeurs », signale Gérard Vigier, conseiller spécialisé en transmission à la chambre d’agriculture du Cantal. « Cela va occasionner un nombre de départs importants, mais aussi offrir des perspectives intéressantes », ajoute le conseiller. Le besoin de trouver des nouveaux repreneurs devient impératif. Ainsi, en partenariat avec les Jeunes agriculteurs et l’association Landestini, le programme de formation « Devenir agriculteur dans le Cantal » a été créé.

Destiné aux personnes en reconversion professionnelle, ce programme souhaite accueillir des nouveaux profils, qui ne sont pas forcément issus du milieu agricole. L’objectif : accompagner les personnes déjà salariées dans un autre secteur, qui sont attirées par l’agriculture et la vie à la campagne. Ainsi, les conseillers de la chambre d’agriculture les aident à préparer leur projet et à trouver une offre de reprise dans le Cantal.

« Certaines personnes ont un attrait pour les métiers agricoles mais se persuadent n’est pas  envisageable de s’installer en tant qu’agriculteur, dans la mesure où ils n’ont pas de structure familiale à reprendre », explique le conseiller. Gérard Vigier rassure les candidats : « La chambre d’agriculture a des offres à proposer et met à disposition tous les moyens pour franchir le pas en toute sécurité, pour vous et votre entourage. »

Le Gaec répond bien aux attentes des candidats

Il existe déjà un travail en réseau de chambres d’agriculture pour accompagner des repreneurs d’exploitations agricoles sur le territoire français, mais selon Gérard Vigier, « à ce jour ce programme est inédit ». En effet, contrairement aux autres dispositifs d’installation, le programme propose aux candidats d’intégrer une société de type Gaec, une forme d’entreprise qui présenterait des avantages pour les nouveaux repreneurs. D’après le conseiller, l’installation au sein du Gaec est une formule sécurisante, les repreneurs intègrent une société déjà existante, ils se forment progressivement auprès de leurs associés et l’investissement de départ est modéré. Enfin, il explique que le Gaec « apporte une qualité de vie satisfaisante, qui se rapproche des autres catégories socioprofessionnelles, avec des week-ends et des congés ». Le conseiller en transmission ajoute que « cette formule sociétaire répond bien aux attentes des candidats ».

Des repreneurs de la France entière

Encore en mise en place, le programme s’organise sur dix-huit mois. Durant une première période d’un mois, les candidats peuvent découvrir les différentes productions au sein d’une ou plusieurs fermes cantaliennes. En parallèle d’un suivi individuel et collectif avec les conseillers de la chambre d’agriculture, les candidats pourront ensuite s’immerger pendant trois mois dans le métier d’agriculteur. Enfin, à partir de septembre, les participants devraient intégrer le BP responsable d’exploitation agricole au sein des CFPPA de Saint-Flour et d’Aurillac.

« Nous avons une trame de formation, mais nous nous adaptons au maximum aux besoins et aux projets de chacun », insiste Gérard Vigier. D’autre part, le programme souhaite se faire entendre le plus largement possible, en invitant des repreneurs de la France entière. Le conseiller indique d’ailleurs que certains candidats viennent de Lille et de Paris. Il conclut avec enthousiasme : « L’agriculture dans le Cantal, c’est possible, on vous accompagne ! »

—Amélie DI BELLA (Tribune Verte 3020)