Pitch my boîte, pour booster sa marque employeur
La Banque Populaire Grand Ouest a organisé le 10 octobre un premier concours de présentation d’entreprises : Pitch my boîte. Lors de l’événement, huit entrepreneurs étaient invités à « vendre » leur entreprise devant un public d’étudiants et de jeunes diplômés. Ludovic Lebreton, directeur centre d’affaires chez Banque Populaire Grand Ouest, nous présente le concept et les objectifs du concours.
La Banque Populaire Grand Ouest a récemment organisé Pitch my boîte, un concours de présentation d’entreprises. Pourquoi cette initiative ?
Ludovic Lebreton : Créée par et pour les entrepreneurs, la Banque Populaire se positionne comme la banque relationnelle des entreprises. Depuis dix ans, elle confirme chaque année sa place de première banque des PME. Avec mes deux homologues des centres d’affaires entreprises de la région nantaise, nous avons souhaité créer pour nos clients un événement destiné à assurer du liant entre acteurs économiques, en partant d’un double constat : les entreprises, quels que soient leur taille et leur secteur d’activité, rencontrent des difficultés de recrutement. En parallèle, de nombreux jeunes issus des grandes écoles et universités privilégient l’international au détriment des entreprises régionales pour leur projet professionnel. Plutôt que de proposer une bourse à l’emploi, nous avons misé sur un événement qui inverse les rôles entre candidats et entrepreneurs, en invitant ces derniers à « passer un entretien », à montrer ce qui est fait concrètement pour leur marque employeur. Pitch my boîte s’est déroulé le 10 octobre dernier dans les locaux de la Banque Populaire, à Nantes. Il s’agissait de la première édition de « pitch contest » de l’Ouest.
Pouvez-vous nous expliquer le concept de Pitch my boîte ?
L. L. : C’est un concours de présentation d’entreprises. Concrètement, des dirigeants d’entreprises sont invités, sur scène, devant un parterre d’étudiants, à faire un pitch, exercice qui consiste à faire connaître en un temps imparti (5 minutes) et à l’aide de supports (slides, photos…) l’activité de l’entreprise, ses points forts, ses valeurs, ses projets… pour ainsi dire ils doivent « vendre leur boîte ». Il faut donc qu’ils soient percutants. À l’issue de chaque présentation, un applaudimètre permet de départager les pitcheurs, le gagnant étant celui pour qui les applaudissements sont les plus intenses ! Le concours a réuni, dans une ambiance sympathique et détendue, huit chefs d’entreprise (de PME et d’ETI des secteurs agro, informatique, logistique, comptabilité, industrie, immobilier, assurance et banque…) et plus de 200 étudiants en dernière année d’études et de jeunes diplômés issus de différents établissements d’enseignement supérieur (Université de Nantes, IAE, Audencia, École centrale, ISG, Polytechnique, IUT, Joliverie…) ainsi qu’une centaine d’autres chefs d’entreprise.
Quel est l’intérêt d’un tel concours pour les participants, et pour le public ?
L. L. : Pour le public étudiant, il permet d’assister à la présentation d’entreprises florissantes de la région, de prendre connaissance de leurs projets, de prendre conscience que de belles choses se passent sur le territoire, et d’étendre leur réseau en ayant la possibilité de rencontrer, à l’issue des pitchs, les différents dirigeants d’entreprise : une réelle opportunité pour un jeune en recherche de stage ou d’emploi. Pour le chef d’entreprise, l’événement est l’occasion de booster sa marque employeur, de toucher un public jeune et d’innover dans sa com’.
D’autres concours sont-ils prévus ?
L. L. : Pitch my boîte, grâce à son style dynamique et décontracté, a remporté un vif succès, y compris auprès des réseaux sociaux. Étudiants et chefs d’entreprise nous ont fait part de leur grande satisfaction et de tout l’intérêt de cette initiative pour dépoussiérer le monde de l’entreprise, de l’université et de la banque, et mettre ces acteurs en relation. Après cette première édition réussie, Banque Populaire a prévu de dupliquer le concours Pitch my boîte en 2020 dans d’autres territoires de l’Ouest à forte densité universitaire.
—— Danielle BODIOU (Tribune Verte 2929)
Témoignage « RENDRE MA PME DÉSIRABLE » Jean-Pascal Chupin, Florentaise
Jean-Pascal Chupin dirige Florentaise, entreprise familiale spécialisée dans la fabrication de supports de culture, de fertilisants organiques, de produits de santé des plantes (biostimulants) et de pots 100 % biodégradables en fibres de bois, par le biais de sa filiale Fertil. La société, basée en Loire-Atlantique, compte dix sites de production en France, 200 collaborateurs pour un chiffre d’affaires consolidé de 50 millions d’euros. « J’ai participé au concours de présentation d’entreprises Pitch my boîte, suite à la proposition de la Banque Populaire Grand Ouest, avec pour idée, en tant que dirigeant de PME, de défendre notre marque employeur auprès des étudiants de grandes écoles de la région nantaise. Aujourd’hui, les jeunes sont surtout formés pour exercer dans de grands groupes et très peu imaginent faire carrière dans une PME. La méconnaissance, par les étudiants et les enseignants, du monde de la petite entreprise prive ma société de jeunes talents et de collaborateurs qui apporteront une valeur ajoutée, autant qu’elle prive les jeunes d’une carrière épanouissante ! J’ai ainsi voulu “vendre” et rendre désirable mon entreprise auprès d’une assemblée de 200 jeunes en tentant de faire comprendre que ses valeurs et les opportunités qui y sont offertes sont tout aussi intéressantes que celles d’un groupe du CAC40. Le pitch de mon entreprise ne s’est pas déroulé comme prévu. Le schéma que j’avais préparé – une présentation de Florentaise en chiffres et en photos - était trop classique au vu des communications des concurrents. Il m’a donc fallu sortir du cadre et improviser ! J’ai parlé de mon parcours d’études et de mon expérience de chef d’entreprise, de l’engagement de Florentaise dans le développement durable et de la prise en compte des enjeux sociaux et éthiques dans ses activités… Des notions qui séduisent les jeunes. J’ai notamment mis l’accent sur l’une de nos innovations (pots en fibres de bois) et sur notre technologie qui permet de stocker le carbone des plantes mortes. Finalement, ma prestation a rencontré un beau succès à l’applaudimètre ! Bien que peu féru de prise de parole en public, j’ai trouvé cette expérience de pitch drôle et intéressante. Le concours Pitch my boîte rajeunit l’image des entreprises et donne aux jeunes l’envie de s’y intéresser. »
Témoignage « LA MARQUE EMPLOYEUR APPARAÎT EN FILIGRANE DANS TOUS NOS ATELIERS RH »
Véronique Jan, déléguée régionale Apecita Bourgogne - Franche-Comté - Alsace
« L’APECITA Bourgogne - Franche-Comté - Alsace propose aux entreprises, sur des plages de 2 heures, des ateliers de rencontres sur divers sujets en ressources humaines (la rédaction des offres d’emploi, les entretiens d’embauche, l’intégration des nouveaux salariés) au cours desquels j’insiste toujours sur la mise en avant de la marque employeur. Ce concept, qui vise à soigner l’image d’une entreprise, est un élément important des ressources humaines. Une récente enquête menée par l’APECITA auprès de candidats montre que la politique managériale (implication, considération, communication et ambiance) fait partie des thèmes qui attirent le plus chez l’employeur. Alors que les difficultés s’accroissent pour trouver des talents et des profils qualifiés, et que le marché du travail est plus tendu, l’offre d’emploi peut être un vrai vecteur d’attractivité. Les employeurs ont tout intérêt à montrer ce qui capte l’attention des candidats : par exemple, la manière dont ils accueillent et prennent en compte les salariés, les valeurs de leur entreprise, le sens qu’ils donnent au travail, la confiance de leurs clients… Ainsi, la rédaction d’une offre d’emploi doit être particulièrement travaillée et envoyée de manière ciblée pour attirer les candidats. L’atelier “offres d’emploi” proposé par l’APECITA a pour but de conseiller les recruteurs et de les aider à augmenter l’attractivité de leurs annonces et de séduire les candidats avec leurs plus beaux atouts. »