Outils pédagogiques : Quand le jeu devient un support actif
Pour présenter l’emploi ou pour approfondir un projet professionnel dans les établissements de formation, l’APECITA a recours à de nombreux outils ludiques. Deux d’entre eux sont présentés ici.
La formation s’appuie de plus en plus sur des outils ludiques pour capter l’attention des jeunes. Pour intervenir sur le marché de l’emploi et sur les méthodes nécessaires à la recherche d’un poste, l’APECITA possède une panoplie de jeux utilisée dans les établissements de formation. Par exemple, Emmanuelle Dazy, conseillère emploi, chargée de recrutement à l’antenne de Colmar, utilise souvent la plateforme d’apprentissage Kahoot. « Cette plateforme nous permet de créer des quiz que j’utilise aussi bien en petits groupes que pour une classe entière. Même si les sujets que nous leur présentons les intéressent fortement, les jeunes, quelle que soit leur formation, ont besoin d’outils récréatifs pour rester attentifs. Présenter le marché de l’emploi consiste à énoncer de nombreuses statistiques. Rythmer notre intervention par des intermèdes ludiques en rapport avec ce dont nous parlons leur semble moins rébarbatif. » Emmanuelle Dazy imagine des questions qui sont ensuite consultables sur la plateforme. Le nombre de participants important donc peu, l’animatrice se souvient par exemple d’être intervenue en deuxième année de DUT devant de 50 étudiants. Les jeunes téléchargent l’application sur leur Smartphone et créent un compte propre. Grâce à un code dédié, ils peuvent ensuite répondre aux questions. Par exemple : quel est le secteur qui recrute le plus ? Quel est le niveau de diplôme recherché pour ce métier ? Les résultats s’affichent directement sur leur écran de téléphone. « Les réponses donnent toujours lieu à des échanges, précise-t-elle. Les jeunes aiment se confronter entre eux et sont toujours avides de savoir qui a le mieux répondu. »
Les jeunes deviennent acteurs de leur formation
Autre jeu, autre stratégie. La méthode Thiagi, du surnom de son inventeur Sivasailam Thiagarajan. Il s’agit de jeux de stratégie interactifs que les participants utilisent pour s’approprier des connaissances, des contenus, ainsi que pour comprendre des concepts, réfléchir à des idées, rechercher des solutions… On parle de jeux cadres car vides de contenu. Ils comportent uniquement des règles. Raison pour laquelle ils peuvent être utilisés par des publics totalement différents. Les seules fournitures nécessaires sont du papier, des feutres, voire des fiches bristol. Le site Thiagi.fr comporte ainsi pas moins d’une centaine de jeux adaptés aux besoins de l’animation. Les jeux conférences, notamment, sont destinés à rendre un cours magistral plus efficace. Emmanuelle Dazy se sert souvent de la méthode Thiagi dans le cadre d’une formation sur le projet professionnel. Ainsi, 20 étudiants en licence par petits groupes de sept ont reçu de la documentation (cahier expert APECITA, articles de Tribune Verte…) sur un thème précis. Chaque groupe était chargé de faire une synthèse qu’il a présentée aux autres pour provoquer des échanges. « Les jeunes deviennent acteurs de leur formation, s’enthousiasme Emmanuelle Dazy. Par exemple, ils s’aperçoivent que chacun a ses propres valeurs, ses propres centres d’intérêt et donc des motivations différentes, même si en définitive ils auront le même diplôme. Cette approche apporte des différenciations valorisantes. »
—— Marie-Dominique GUIHARD (Tribune Verte 2940)