Outil de traçabilité : Mes parcelles au service de l’agriculture
Les nouvelles technologies peuvent apporter des services précieux aux agriculteurs : gestion globale de l’exploitation, suivi précis des pratiques culturales ou gain de temps. C’est notamment le cas de l’outil Mes parcelles, conçu par les chambres d’agriculture. Il compte aujourd’hui plus de 40 000 utilisateurs, qui enregistrent et suivent les données de leur exploitation
«Un conseiller de la chambre d’agriculture en 2023 doit nécessairement maîtriser les outils informatiques pour pouvoir en parler avec les agriculteurs », affirme Frédéric Moigny, référent Mes parcelles pour la région Aura (Auvergne-Rhône-Alpes) et responsable agronomie à la chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme. Il travaille notamment avec la chambre d’agriculture France pour le déploiement et l’utilisation de l‘outil Mes parcelles sur sa région.
Créé en 2008, l’outil permet à un agriculteur d’enregistrer toutes les pratiques culturales réalisées sur une parcelle, du travail du sol à la récolte. « Grâce à l’application Smartphone, l’agriculteur peut enregistrer l’opération qu’il vient de réaliser sur sa parcelle ainsi que le temps que cela lui a pris », explique Frédéric Moigny. Outre le suivi des opérations culturales, « renseigner tous ces facteurs a pour but de calculer les marges et de connaître la rentabilité des cultures, précise-t-il. Cela demande un peu plus de temps à l’agriculteur, qui doit renseigner ses factures dans l’application, mais ces données sont indispensables pour piloter une exploitation ».
Transférer les données
Mes parcelles sur Telepac De plus, l’enregistrement des données des parcelles sur l’application est utile pour les déclarations PAC. En effet, pour éviter la double saisie, il est possible de transférer les données d’assolement directement dans Telepac depuis l’application Mes parcelles. D’ailleurs, les conseillers de chambres d’agriculture proposent d’accompagner les agriculteurs pour réaliser leurs déclarations. Des services associés au logiciel se sont également développés, tels qu’un OAD de modélisation des maladies, la gestion des cultures par satellite ou encore la commande à distance d’une machine agricole. En tant que « référent métier », Frédéric Moigny peut apporter son expertise aux développeurs informatique afin de mettre à jour l’outil Mes parcelles, notamment sur la fertilisation et les produits phytosanitaires.
Une fracture numérique en agriculture
Les chambres d’agriculture comptent un peu plus de 40 000 utilisateurs de l’application en France et 800 conseillers Mes parcelles. « Quand les outils sont bien gérés, cela peut faire gagner beaucoup de temps à l’agriculteur, indique Frédéric Moigny. Toutefois, on connaît aussi la fragilité des systèmes informatiques (pirates, virus, data center qui s’enflamme…) » D’autre part, le référent Mes parcelles explique : « Il y a malheureusement une vraie fracture numérique en agriculture, entre les agriculteurs ultra-connectés et ceux qui n’ont aucun équipement dans le tracteur. » Les nouvelles technologies peuvent, certes, apporter de nombreux services aux agriculteurs, mais Frédéric Moigny temporise : « Ils ne doivent pas en devenir esclave. »
— Amélie DI BELLA (Tribune Verte 3025)