Mylène Gabaret, directrice de l’APECITA « Nos partenaires sont des tremplins pour nous faire mieux connaitre »
« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. » Depuis sa création, l’APECITA fait vivre cette devise en nouant de nombreux partenariats avec les acteurs institutionnels et professionnels des secteurs de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de l’environnement… et même au-delà. Ces partenariats, sa directrice Mylène Gabaret entend les déployer et les renforcer.
Depuis votre arrivée à la direction de l’APECITA, vous avez eu à coeur de renforcer les partenariats existants et d’en déployer de nouveaux. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
Mylène Gabaret : L’APECITA a toujours été entourée de partenaires intégrés à notre gouvernance, comme la FNSEA, La Coopération agricole, Groupama, le Crédit Agricole, la MSA, ou de notre écosystème… Ces partenariats se sont mis en place naturellement, mais sans être formalisés. Notre façon de les appréhender a évolué quand nous avons bâti notre premier plan stratégique 2019-2022. Il en est ressorti que l’APECITA était une structure connue par un cercle restreint d’acteurs du secteur agricole, mais trop souvent pour la seule diffusion d’offres d’emploi, et plus rarement pour ses capacités d’accompagnement et d’appui au recrutement. Cela a mis en évidence un enjeu de taille : mieux nous faire connaître. Et pour cela, il nous est paru nécessaire de nous appuyer sur nos partenaires. Mais avant toute chose, nous avons également cherché à comprendre, à travers un audit, comment ces partenaires nous percevaient, et force a été de constater qu’eux aussi ne nous connaissaient pas toujours très bien. Avant d’en développer de nouveaux, la première étape a donc été de formaliser les partenariats existants pour que chaque partie y trouve un réel intérêt.
Pouvez-vous citer quelques exemples de partenariats et des types d’actions qui les concrétisent ?
M. G. : Ils sont assez diversifiés. Nous avons, bien évidemment, les partenaires précédemment cités. On peut ajouter le ministère de l’Agriculture, qui relaie nos annonces sur son site #EntrepreneursDuVivant ou à qui nous apportons, dans ses cercles de réflexion, un retour terrain sur les questions d’emploi et de formation. Nous nouons également des partenariats avec deux acteurs phares de la formation professionnelle, Vivéa et Ocapiat, qui se formalisent, entre autres, par de la mutualisation de contenu. Nous travaillons aussi avec l’Apec à travers de la diffusion d’offres, des interventions communes dans des événements emploi, de l’échange d’informations pour aider nos conseillers respectifs à mieux être outillés. Sans oublier nos partenariats « filières » qui vont se concrétiser à travers la création de la chaîne YouTube dédiée aux métier.
Votre implication sur les partenariats a-t-elle porté ses fruits ?
M. G. : Nous avons en effet gagné en visibilité. J’en veux pour preuves les nombreuses sollicitations que nous recevons, notamment des filières, qui ont saisi tout l’intérêt de travailler avec nous. Ces dernières sont demandeuses de nos webinaires, de nos cahiers experts, de notre connaissance du marché de l’emploi et de la possibilité de mise en avant de leurs offres d’emploi. Mais nous n’allons pas nous arrêter là. Nous travaillons, par exemple, à la mise en place d’un partenariat avec Pôle emploi pour y diffuser nos offres, ou encore avec les associations d’anciens élèves des écoles d’ingénieurs. Car aujourd’hui, notre défi n’est plus seulement de nous faire connaître. Nous faisons face à un problème de captation de candidats pour nos secteurs. Il nous faut désormais attirer de nouveaux candidats. Ces partenariats peuvent nous y aider.
Pourriez-vous imaginer développer des partenariats avec des structures extérieures à votre coeur de métier qu’est l’emploi, la formation, l’agriculture, l’agroalimentaire… ?
M. G. : C’est déjà le cas avec le partenariat que nous avons noué avec la start-up Home In Love qui, en s’appuyant sur le dispositif « 1 % logement », permet d’accompagner les salariés à trouver un logement. L’accès à celui-ci dans certaines zones rurales peut être un vrai frein au recrutement, c’est pourquoi il nous paraissait important de mieux prendre en compte cette problématique. Plus largement, j’aimerais que l’APECITA se tourne vers des structures qui puissent nous aider à faire face au manque de candidats. Je pense notamment aux écoles de la seconde chance ou à des associations accueillant des personnes en situation de migration. Je suis certaine qu’on y trouvera des profils intéressants à accompagner. En parallèle, ce vivier de nouveaux candidats pourrait constituer l’une des solutions pour satisfaire les besoins en recrutement des entreprises.
— Propos recueillis par Aude BRESSOLIER (Tribune Verte 2983)