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Maurer Tempé Alsace, Haut Rhin Une Scop : A l'écoute de ses salariés

Maurer Tempé Alsace, Haut Rhin Une Scop : A l'écoute de ses salariés

Plus ancien charcutier-traiteur alsacien, le groupe Maurer Tempé Alsace, fondé en 1876, a opté pour le statut de Scop en 2019. Il accompagne ses salariés dans leurs évolutions professionnelles, notamment par le biais du plan de développement des compétences.

«L'entreprise qui appartient à ses salariés ! » Ce slogan, le groupe alsacien Maurer Tempé Alsace, devenu Scop en avril 2019, le porte et le défend. « C’est une vraie façon d’aborder la vie en entreprise, met en avant Mathieu Rouillard, président-directeur général du groupe. Même s’il y a des notions de hiérarchie, le niveau de communication doit être le même pour tous : on se tutoie et on s’appelle par son prénom. Je descends sur le site de production trois fois par semaine, ainsi, les choses sont dites en direct ! »

120 salariés pour 30 métiers

Le chiffre d’affaires, de 21 millions d’euros avant 2019, est passé à 23 M€ en 2020, et avoisine les 24 M€ sur le dernier exercice. Maurer Tempé Alsace compte désormais 120 salariés, soit 20 de plus qu’en 2019. « Au-delà de créations de postes, avec une contrôleuse de gestion et une personne en charge des prévisions de ventes, il y a aussi eu des besoins pour répondre à la hausse de l’activité et du niveau d’exigence », poursuit le responsable. Le groupe rassemble plus d’une trentaine de métiers autour de la préparation, notamment de saucisses, palettes, lards, tourtes et friands, le tout vendu sous les marques Maurer, à la coupe et frais emballé, et Tempé en libre-service en GMS. Le pôle charcuterie intègre le cutterage, qui consiste à mélanger la viande hachée et les épices ; le poussage dans des boyaux naturels ; la cuisson et le fumage au bois de hêtre ; et l’atelier salaison. La partie traiteur dispose de son propre atelier boule-pâte, comme un boulanger pour faire les tourtes. Dernier atelier : le conditionnement. « Étant une entreprise industrielle, il ne nous est pas possible de prendre des apprentis pour deux ans. Depuis quelques années, nous recrutons surtout des jeunes autour de 20 ans, sans obligation de diplôme, qui se cherchent au niveau professionnel, ont besoin d’un encadrement, et veulent faire carrière dans une entreprise », détaille Mathieu Rouillard.

Plan de développement des compétences

Sur 125 postes, environ 5 sont à pourvoir régulièrement. « C’est notre turn-over naturel », indique Mathieu Rouillard. La fidélité est au rendez-vous, et les salariés gagnent en responsabilités avec les années. « Souvent, après une période d’apprentissage de six mois sur une ligne, la personne peut assurer son poste seul, puis prendre la responsabilité de la ligne, voire d’un secteur », poursuit le PDG. Travaillant sur des produits « vivants », Maurer Tempé Alsace a écrit l’ensemble de ses procédés et recettes, afin que chacun puisse en prendre connaissance. « Tous les salariés devant prendre leur retraite sous cinq ans sont en train de transmettre, ou vont transmettre progressivement, leur savoir-faire dans le cadre d’un processus écrit précis ! La notion de tutorat est très importante. » Le plan de développement des compétences de l’entreprise intègre aussi des diagnostics par service, afin de savoir dans quelle mesure chaque salarié peut évoluer. « Nous proposons des formations pour accompagner chaque personne à être opérationnel sur diverses chaînes. La polyvalence est nécessaire, surtout en cette période de crise sanitaire. Nous travaillons également beaucoup sur les gestes et postures, pour améliorer les conditions de travail. » Avec 3 M€ déjà investis dans la modernisation des équipements depuis 2019, Maurer Tempé Alsace poursuit ses efforts pour le bien-être au travail en alliant humain et performance. « Notre objectif est d’inscrire le groupe dans l’industrie du futur, en intégrant davantage de robotisation et de digitalisation, afin de limiter les tâches fastidieuses en cadences élevées, et d’avoir un suivi de l’information optimisé et numérisé dans l’approche zéro papier », termine Mathieu Rouillard.

— Olivier LÉVÊQUE (Tribune Verte 2984)