Maisons familiales rurales : Au-delà des bons résultats, une expérience fondatrice
Un sondage OpinionWay commandité par les MFR auprès de leurs anciens élèves met en relief les atouts de ce mode d’enseignement : qualité de l’encadrement, insertion efficace dans le monde professionnel, épanouissement personnel…
«Pour notre assemblée générale d’avril, explique Patrick Gues, responsable communication des Maison familiales rurales, nous avions choisi le thème de l’insertion professionnelle. Et au-delà des statistiques — assez arides — des taux de réussite aux examens et des taux d’emplois, nous avons voulu avoir un regard plus qualitatif sur les spécificités de l’enseignement des MFR pour illustrer ce thème. L’intérêt du sondage que nous a proposé OpinionWay a été de comparer les ressentis et les appréciations des anciens élèves de MFR avec ceux des anciens bacs pro, tous secteurs confondus. » Effectué auprès de 353 diplômés d’un bac pro des MFR et de 383 diplômés d’un bac pro, le sondage OpinionWay met en relief les atouts particuliers du parcours MFR. « Nous souffrons un peu de la réputation d’accueillir des jeunes en difficulté. C’est vrai, dans le sens où ils ne sont pas à l’aise dans le système scolaire général, mais il faut préciser que ce n’est pas forcément synonyme de difficultés scolaires ou d’apprentissage. La qualité de la relation entre les apprenants et l’équipe de formation, qui est apparue comme l’un de nos points forts, est la grande surprise de ce sondage ! Tout le monde attendait l’alternance comme vecteur d’insertion professionnelle, mais, finalement, ce sont nos équipes de formateurs et de moniteurs qui ont été le plus valorisées. »
97 % de bons souvenirs
97 % — et ce n’est pas rien — des 353 diplômés d’un bac pro MFR, gardent un excellent souvenir de leur formation, versus 87 % des diplômés d’un bac pro français, toutes filières confondues. « Voilà qui bat en brèche bien des idées reçues au sujet de la formation professionnelle ! » Aussi, l’encadrement arrive en tête des motifs de satisfaction. « Nous avons eu quelques surprises avec ce sondage, entre autres les taux de satisfaction très élogieux (97 % "d’excellent souvenir"). Nous savions que les jeunes des MFR étaient plutôt contents de leur formation mais pas à ce point-là. Nous étions par ailleurs convaincus que l’alternance était le critère majeur apprécié par les jeunes. L’affirmation demeure vraie, car l’alternance plonge les jeunes au coeur du monde réel et de sa complexité. Grâce à elle, ils acquièrent un statut, une reconnaissance… Mais elle n’est pas
ou plus le seul facteur : l’accompagnement des équipes éducatives devient également prépondérant. Nous voyons bien que l’éducation est une affaire complexe, et que l’approche éducative globale des MFR répond à ce défi de l’accompagnement », se réjouit Patrick Gues. Effectivement, interrogés sur la principale raison de leur satisfaction au cours des années MFR, les jeunes placent en tête l’encadrement (qualité des professeurs, sympathie) à 36 %, devant le relationnel, et l’alternance. Ce sondage permet aussi d’explorer les facteurs de réussite de l’insertion professionnelle ultérieure. « Si le diplôme, même modeste, tel un CAP, reste primordial pour accéder au premier emploi et pour lancer une carrière professionnelle, nous voyons à travers ce sondage que ce sont les compétences (savoir-faire et savoir-être) acquises au cours de la formation qui sont déterminantes, et où la formation en MFR a une véritable plus-value : tout est affaire de relation humaine, en particulier dans l’apprentissage, et c’est l’axe central, la spécificité des MFR. »
Savoir-être et réseau professionnel
Ce bilan très positif conduit 96 % des jeunes à recommander la formation en MFR à leur entourage (famille, proches, amis…) « Et c’est un véritable atout pour nos structures, dans la mesure où nous sommes relativement peu exposés médiatiquement face aux filières générales. Ce sondage démontre que les parcours en MFR sont qualifiants, permettent l’insertion professionnelle et l’épanouissement personnel. »
—— Alexandre CORONEL (Tribune Verte 2919)