« Les compétences de nos équipes font la valeur de notre organisation »

« Les compétences de nos équipes font la valeur de notre organisation »

Florence Pradier est la directrice générale de La Coopération agricole. Elle nous explique plus en détail les missions de cette organisation professionnelle et la diversité des métiers qu’on y trouve. Sans oublier les compétences et les qualités qu’elle recherche chez ses salariés.

Pouvez-vous nous présenter La Coopération agricole en quelques mots ?
Florence Pradier : La Coopération agricole (LCA), c’est avant tout LA maison des coopératives agricoles qui a pour principales missions de défendre les intérêts de la coopération et d’apporter un panel de services aux coopératives. J’aime imaginer cette structure comme un personnage tenant un parapluie d’une main, une lampe torche de l’autre, et portant sur son épaule une boîte à outils ! Le parapluie représente notre rôle de paratonnerre. En cas de crises ou d’attaques, il est de notre rôle de défendre nos adhérents. La lampe torche, elle, sert à éclairer les coopératives sur les grands enjeux d’avenir. Toutes n’ont pas les moyens humains suffisants pour faire de la veille ou capter les signaux faibles envoyés par la société. La finalité de nos coopératives est de valoriser au mieux les productions de leurs adhérents. Si elles veulent continuer demain à pouvoir vendre, il est essentiel de comprendre et d’anticiper les attentes des consommateurs et l’évolution du contexte réglementaire. Notre rôle d’éclaireur est donc essentiel. La boîte à outils, ce sont toutes les solutions pratiques que nous sommes en mesure de leur apporter.

Pour compléter ce portrait, il faut imaginer ce personnage ses deux pieds bien ancrés dans la terre, tels deux piliers que sont les services et les expertises développés par nos équipes.

Quels sont ces services que vous proposez à vos coopératives adhérentes ?
F. P. : Il faut tout d’abord préciser que chaque filière agricole a ses propres spécificités, c’est pourquoi nous sommes structurés autour de 5 pôles métiers : un pôle animal, un pôle métiers du grain, un pôle luzerne déshydratée, un pôle lait et un pôle viticole. Ces pôles métiers sont appuyés par différents services. Je citerai en premier lieu le service juridique qui est l’un des brins de notre ADN. Il faut rappeler que les coopératives agricoles sont des sociétés particulières, ni civiles, ni commerciales, qui disposent de statuts spécifiques au droit rural. Afin d’être en conformité avec ces obligations spécifiques de droit coopératif, notre service juridique accompagne les coopératives dans la rédaction de leurs statuts et leurs évolutions, par exemple en cas de fusion ou lors des mises à jour réglementaires, ainsi que dans la mise en place de tous les actes relatifs à leur fonctionnement (règlements intérieurs, charte de gouvernance…). Cette connaissance des obligations spécifiques des coopératives agricoles en fait également un service d’appui lorsque LCA intervient à l’occasion de l’élaboration de nouvelles lois (auditions parlementaires, etc.).

Nous disposons également d’un important service affaire sociales et formation professionnelle, car nous avons un rôle de dialogue avec les pouvoirs publics et de négociateur avec les partenaires sociaux pour mettre en place et faire évoluer les conventions collectives. Celles-ci régissent notamment les minimums salariaux, la classification des emplois, les conditions de travail, les garanties sociales des travailleurs dans chaque branche professionnelle. Nos équipes répondent aussi aux nombreuses questions des coopératives et forment les salariés et les élus aux évolutions réglementaires.

Tous les services de LCA interviennent en tant que formateurs auprès des salariés mais également des élus des coopératives sur tous les sujets pertinents (de la sécurité des silos, aux spécificités juridiques et fiscales des coopératives, en passant par la santé et la sécurité au travail).

La communication est aussi au coeur de notre métier pour faire la promotion de la coopération agricole, faire connaître ses valeurs mais répondre aussi aux sollicitations des médias. Nous avons d’excellents techniciens et experts au sein de notre structure mais pour rendre cela audible nous avons besoin de bons communicants ! Enfin, nous disposons d’un service compétitivité et transition écologique qui épaule les coopératives dans leur création de valeur et qui a pour ambition de conforter le rôle majeur des coopératives dans la performance des filières alimentaires françaises.

Sans oublier le réseau d’entités régionales qui animent la vie des coopératives dans les régions et dispensent des services de proximité.

Pour mener à bien toutes ces missions, de quelles compétences avez-vous besoin en interne ? Et quelles qualités recherchez-vous chez vos collaborateurs ?
F. P. : Comme vous l’aurez compris, les productions et les thématiques que nous gérons sont très diversifiées et il essentiel de pouvoir s’appuyer sur les compétences de nos équipes car ce sont elles qui font la valeur de notre organisation. Nous avons donc besoin de compétences agronomiques, vétérinaires, sociales, juridiques et fiscales, en communication… Et désormais, de nouvelles compétences en RSE, en énergies, en bilan carbone… Notre équipe de 70 salariés est constituée de personnes ayant une très grande diversité de profils et d’expériences : ces savoir-faire sont notre richesse. Mais les savoir-faire ne font pas tout ! Le savoir être est essentiel dans nos métiers d’interface. C’est pourquoi nous cherchons avant tout des personnes capables de dialogue : en interne entre services, avec les autres OPA, avec les pouvoirs publics… Des personnes curieuses et à l’écoute, en capacité de chercher l’information, de la synthétiser et de la faire circuler. Il est également important que nos salariés puissent se projeter dans l’avenir car, pour proposer des services de qualité à nos coopératives adhérentes, il est essentiel d’anticiper le futur du monde agricole en captant les signaux faibles.

Par quels biais recrutez-vous les futurs salariés de votre organisation ?
F. P. : Avec l’appui de notre service RH, mon rôle est d’aller chercher les compétences nécessaires à la mise en oeuvre de nos missions, fixées, elles, par notre conseil d’administration. Ma priorité est toujours de faire évoluer les compétences en interne. C’est utopiste de penser qu’aujourd’hui un salarié va rester sur le même poste durant 10 ans. Si nous ne voulons pas perdre leurs expériences et leurs savoir-faire, il faut avoir la capacité de leur offrir de nouvelles opportunités. C’est pour cela que nous faisons passer chaque offre d’emploi en interne avant de la diffuser hors de notre réseau. Si un salarié motivé a besoin de formation pour évoluer vers un autre poste, nous l’accompagnons en ce sens.

Mais parfois, nous sommes obligés de « sourcer » certains profils très spécifiques en externe. Je pense par exemple à la question de la réglementation Carbone qui est aujourd’hui un enjeu majeur pour les coopératives agricoles. Il serait beaucoup trop long de former une personne en interne sur ce sujet très particulier.

Les profils moins expérimentés comme les jeunes diplômés ont-ils leur place au sein de La Coopération agricole ?
F. P. : Bien évidemment ! Je suis d’ailleurs vigilante à ce que, dans chacun de nos services, nous ayons aussi bien des profils seniors que juniors car la transmission des connaissances et des savoir-faire est essentielle si nous voulons garder un haut niveau d’expertise. Il est vrai que les jeunes diplômés peuvent parfois craindre de se sentir « perdus » dans une organisation professionnelle agricole comme la nôtre au vu de la très grande diversité des sujets que nous traitons mais c’est une expérience tellement enrichissante !

C’est pourquoi nous avons à coeur d’ouvrir nos portes en proposant des stages aux étudiants. C’est un excellent moyen de découvrir La Coopération agricole. Sans oublier l’apprentissage que nous tenons à développer, à l’image de l’ensemble des coopératives agricoles. Nous accueillons d’ailleurs plusieurs alternants cette année dans nos services.

—— Propos recueillis par Aude BRESSOLIER (Tribune Verte 2957)