Le Mas des Confitures : Allier savoir-faire artisanal et production industrielle
Pour un poste en production, le Mas des Confitures a fait confiance à une personne qui découvrait, certes, le milieu agroalimentaire mais qui était passionnée par la cuisine et familière du travail manuel en usine.
Été 2020, Le Mas des Confitures, situé à côté de Béziers (Hérault), a recruté au poste d’opérateur de production une personne qui n’avait encore jamais travaillé dans le secteur de l’agroalimentaire. « Nous sommes à mi-chemin entre une production industrielle et artisanale, présente Stéphane Laurino, cofondateur et cogérant de l’entreprise avec son frère Fabien. La difficulté du recrutement était de trouver une personne pouvant faire le grand écart entre un savoir-faire artisanal, avec un travail de manutention, et pouvant également s’occuper de la ligne automatisée. Il faut savoir régler la machine, avoir des compétences techniques. » La maison familiale, que les deux frères ont créée il y a cinq ans, emploie aujourd’hui trois salariés. Ils produisent des préparations de fruits – moins sucrées légalement que des confitures – qui sont vendues essentiellement à l’hôtellerie de luxe en France et à l’étranger (60 % de leur chiffre d’affaires), mais aussi à des sociétés spécialisées dans les colis de fin d’année (30 %) et des épiceries fines (10 %).
Courte formation avec Pôle emploi
Dans leur bassin d’emploi, « peu typé agroalimentaire », Stéphane Laurino explique qu’il a reçu des candidats issus de l’industrie agroalimentaire, habitués au pilotage de machines et à la gestion de ligne automatisée, mais sans expérience dans une activité de travail manuel.
Ils ont donc choisi de confier ce poste à Virginie Dupont, une passionnée de cuisine, attirée par ce secteur d’activité. Depuis cinq ans, elle travaillait en usine dans d’autres domaines de production. « Juste avant d’être embauchée, j’étais dans le montage et l’assemblage manuel de montres de luxe », raconte-t-elle. Diplômée d’un CAP cuisine en formation initiale, elle évoluait auparavant dans le secteur de la restauration.
À ses débuts au Mas des Confitures, elle a suivi une courte formation sur les normes d’hygiène et la sécurité alimentaire grâce à Pôle emploi. Elle a également été formée par Stéphane Laurino sur les aspects techniques des machines. Aujourd’hui, elle partage avec un autre salarié de l’entreprise ce poste polyvalent où elle réalise les préparations de fruits (tranchage, pesée, cuisson, mise en pot, dosage, capsulage, étiquetage…) et effectue les contrôles qualité. « J’adore ce que je fais ! », témoigne-t-elle.
L’année dernière, près de 600 000 pots de préparations de fruits ont été produits par la maison familiale qui souhaite continuer à grandir, malgré une croissance fortement ralentie en 2020 en raison du contexte sanitaire. « Covid-19 mis à part, nous sommes en pleine expansion. Nous avons trouvé un terrain pour nous agrandir. L’usine sera construite en 2022. À terme, nous comptons multiplier par trois ou quatre notre production, tout en gardant notre savoir-faire artisanal. C’est un challenge ! », affirme Stéphane Laurino. La création du Mas des Confitures en 2015 a marqué un tournant dans la carrière des deux frères. Fabien Laurino était jusqu’alors responsable commercial. Quant à Stéphane Laurino, ingénieur mécanique, il travaillait depuis dix ans dans le nucléaire. Aujourd’hui, tous les deux perpétuent le savoir-faire de leur grand-mère dans la fabrication de confitures avec des recettes toutefois « mises au goût du jour ».
—— Caroline EVEN (Tribune Verte 2956)