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La ferme du Moutta : Le premier producteur de lombrics en France
Depuis 2007, la ferme du Moutta produit jusqu’à 200 tonnes de lombricompost par an pour les agriculteurs et particuliers désireux d’enrichir leur sol. La société décide ensuite de se diversifier et développe un lombricomposteur accompagné de vers de terre produits sur la ferme. Depuis, elle a multiplié par dix son chiffre d’affaires et est devenu la première ferme lombricole de France.
«Les vers sont aussi importants que les abeilles, ils sont là pour redonner vie au sol », appuie Julien Pungier, président de la ferme du Moutta. Créée en 2007, cette ferme lombricole se spécialise d’abord dans la production de lombricompost, un engrais naturel. Lorsque les vers de terre digèrent la matière organique, ils rejettent une sorte de terreau appelé « lombricompost ». Aujourd’hui, la ferme lombricole produit plus de 200 tonnes de lombricompost par an.
Celui-ci se cultive dans des andains de quinze mètres de long en plein champ, alimentés par de la matière organique (déchets de cuisine et fumier de bovin ou équin). Les lombrics ayant fini de se nourrir sur un andain vont ensuite se déplacer naturellement vers un autre non consommé à proximité, laissant la place pour récolter le lombricompost. La société réfléchit à créer un système hors sol dans des conteneurs réfrigérés afin d’optimiser la production de lombricompost en hiver. En effet, les lombrics se reproduisent moins en période hivernale.
30 tonnes de lombrics par an
« Il y a eu un pic d’activité de lombricompost dans les années 1980 avant de s’essouffler jusqu’aux années 2000-2010 », explique Julien Pungier. Ainsi, pour compléter les revenus, le fondateur de la société Paul Reveyron décide de développer, dans les années 2010, un lombricomposteur à destination des particuliers. Baptisé « Worm box », ce système permet de créer du lombricompost à taille réduite chez soi. La ferme du Moutta travaille aussi « avec une cinquantaine de collectivités qui proposent des lombricomposteurs à leurs usagers afin de réduire le coût du ramassage des déchets », explique Julien Pungier. Avec ce tournant, la ferme du Moutta se spécialise alors dans la production de lombrics pour accompagner la vente de lombricomposteur et devient « le premier producteur de vers de terre en France », avec 30 tonnes de lombrics produits chaque année. Très apprécié par les agriculteurs, surtout maraîchers et pépiniéristes, le lombricompost est à la fois un bon moyen pour traiter leurs déchets organiques et une source de fertilisant. Ainsi, ils se fournissent aussi en vers de terre afin de créer leur propre unité de lombricompost. « Nous proposons d’ailleurs des tarifs très attractifs pour l’achat de grosses quantités de vers », précise Julien Pungier.
Redonner vie à des sols morts
Depuis l’arrivée de son président en 2018, l’activité de la ferme du Moutta s’est bien développée avec une forte augmentation de la production de vers, lombricomposts et lombricomposteurs. En l’espace de cinq ans, elle a multiplié son chiffre d’affaires par dix ! Même si la philosophie d’une ferme lombricole est de s’adresser principalement aux clients locaux, « nous vendons à l’export dans toute la France et en Europe », précise Julien Pungier. Au-delà de réduire les déchets organiques des particuliers, collectivités et professionnels, les vers permettent d’enrichir un terrain, voire de transformer un sol mort en un sol vivant. « Sur n’importe quel terrain, d’un agriculteur ou d’un particulier, il est possible de redonner vie à des sols morts, mais cela prend plusieurs années », appuie le président de la ferme du Moutta.
— Amélie DI BELLA (Tribune Verte 3046)