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Interprofession du saint-nectaire : Conserver l'intégrité et l’identité du fromage

Interprofession du saint-nectaire : Conserver l'intégrité et l’identité du fromage

L’interprofession du saint-nectaire a la charge de tout ce qui fait qu’une appellation d’origine est reconnue, depuis la réglementation jusqu’à la communication, en passant par les aspects sanitaires. Mais elle s’est dotée d’une corde supplémentaire à son arc : faciliter l’emploi pour tous les acteurs de la filière.

L’interprofession du saint-nectaire est avant tout une association qui fonctionne de manière classique, avec un conseil d’administration composé de professionnels de la filière qui fixent les grandes orientations. Ses missions sont : la défense et la gestion de l’appellation éponyme, ainsi que la communication de toute la filière du fameux fromage auvergnat. En tant que syndicat, l’interprofession du saint-nectaire est aussi amenée à réaliser d’autres missions de recherche et développement et de promotion de l’AOP. Une petite équipe de 11 personnes, dirigée par Émilie Rousset, met en oeuvre ces missions. « Nous travaillons pour tous les opérateurs intervenant dans la filière saint-nectaire, sur le  périmètre de l’appellation et qui représentent 69 communes dans le Cantal et le Puy-de-Dôme. Notre travail, cependant, se situe davantage sur l’amont, puisque les entreprises de transformation ont leurs propres ressources », décrit-elle.

Le gardien de l’appellation

L’interprofession est « organisme de défense et de gestion » (ODG). C’est-à-dire qu’elle organise les contrôles de conformité au cahier des charges de l’appellation et qu’elle coordonne les contrôles faits en externe. Tous les acteurs de la filière sont ainsi audités selon une réglementation définie par l’Institut national des appellations d’origine. Trois personnes assurent principalement ces missions.

L’interprofession propose aussi un suivi sanitaire et de la prévention. Trois techniciens sont sur le terrain auprès des exploitants pour les aider à mettre en place les analyses et les contrôles qualité. Il y a même une personne dédiée à la qualité organoleptique des fromages qui, au travers de visites de caves et de dégustations, évalue les lots pour s’assurer de la conformité des produits mis en marché. Pour le développement, l’interprofession travaille en partenariat avec d’autres structures sur des projets variés : valorisation des prairies naturelles et des ferments autochtones, mise en avant des races locales (aubrac et salers), corrélation entre risque sanitaire et système d’exploitation. Tous ces programmes sont suivis par l’un ou l’autre des membres de l’équipe, avec une stratégie de communication gérée, elle aussi, en interne. « Nos techniciens sont le plus souvent issus de BTS agricoles, mais pas forcément spécifiques à l’élevage. Nous comptons aussi des ingénieurs de VetAgroSup. Nous recrutons assez facilement, car le produit et le territoire sont attirants », précise Émilie Rousset.

Service RH décentralisé pour les professionnels

Mais la principale nouveauté consiste à accompagner tous les acteurs de la filière pour leurs besoins en ressources humaines. « Nous avons développé cet axe de travail depuis quatre ou cinq ans, face aux enjeux de main-d’oeuvre ou de succession dans les exploitations. Nous menons différentes actions pour attirer les candidats et intégrer des salariés dans tous les métiers de l’amont à l’aval, dans des métiers qui donnent du sens », explique Émilie Rousset. Une personne est désormais attachée à ces missions et le service « RH filière » a été créé, avec l’embauche d’une responsable. Du côté des professionnels, l’interprofession propose aussi des formations sur le management pour faciliter l’accueil de ces nouveaux entrants. « Nous nous sommes aussi posé la question d’intégrer des personnes handicapées. Cependant, cela nécessite un accompagnement spécialisé. Preuve que le monde agricole n’est pas figé », confie Émilie Rousset.

— Marc GUILBAUD (Tribune Verte 3027)

LES CHIFFRES CLÉS

  • Une équipe de 11 personnes.
  • 417 producteurs de lait.
  • 210 producteurs fermiers suivis.
  • 3 600 emplois directs et indirects.