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Géraldine Lebreton, déléguée régionale de l’Apecita en Pays de la Loire « Dans un monde du travail en constante évolution, les besoins des candidats restent les mêmes »
Le monde professionnel se transforme perpétuellement, et les candidats d’aujourd’hui tracent un nouveau chemin marqué par la recherche de flexibilité et de valeurs. Au coeur de cette mutation, Géraldine Lebreton explique comment l’Apecita se positionne en partenaire agile, conjuguant expertise sectorielle et adaptation constante, pour répondre aux besoins – malgré tout intemporels – des chercheurs d’emploi.
On dit parfois que les générations se suivent mais ne se ressemblent pas ! Vous qui accompagnez les candidats depuis de nombreuses années, diriezvous que ceux d’aujourd’hui sont les « mêmes » qu’hier ? Leurs besoins ont-ils évolué ?
Géraldine Lebreton : Nous constatons que les jeunes candidats sont de plus en plus qualifiés et, de manière générale, de plus en plus avertis et professionnels. Auparavant, décrocher un premier emploi était synonyme de découverte du monde du travail. Aujourd’hui, ils ont déjà de l’expérience notamment à travers les stages, ils sont donc plus à l’aise dans un milieu professionnel. Ils connaissent souvent mieux le marché de l’emploi, les métiers de leur filière, les compétences attendues par les recruteurs…
En matière d’optimisation de recherche d’emploi, les besoins d’hier sont en revanche les mêmes que ceux d’aujourd’hui. Certes, les écoles mettent en place de plus en plus de modules sur la préparation au projet professionnel et l’insertion dans le monde du travail mais, malgré tout, les jeunes candidats ont toujours besoin d’être accompagnés sur les sujets de l’information sur le marché de l’emploi, la création du CV et de la lettre de motivation, la simulation d’entretiens d’embauche… C’est aussi vrai pour les plus « anciens », qui se rendent bien compte que les méthodes de recrutement ont évolué, avec, notamment, la place de plus en plus prégnante des réseaux sociaux. Aujourd’hui, un recruteur va regarder le compte LinkedIn du candidat pour voir s’il est actif, les recommandations qu’il peut avoir… Nous devons les accompagner plutôt à soigner leur présence numérique. Nous voyons aussi, depuis quelques années, émerger l’importance des soft skills dans les processus de recrutement, alors que nous nous sommes très longtemps concentrés sur les compétences « métiers » des candidats. C’est pourquoi nous travaillons également de plus en plus avec eux à la connaissance de soi, en s’appuyant sur notre pratique des bilans de compétences. Nous les sensibilisons à l’intérêt de mieux se découvrir pour devenir des experts d’eux-mêmes : quels sont leurs valeurs, leurs capacités, leurs compétences, leurs leviers motivationnels ? Cela nous permet d’aborder la question de la prédisposition à un métier ou à une fonction, et de les encourager ainsi à faire un pas de côté pour leur éviter de faire de « mauvais » choix, qui les amèneraient à travailler en zone d’inconfort.
Comment l’Apecita s’est-elle adaptée à cette « professionnalisation » des candidats ?
G. L. : Nous ne pouvons plus être seulement des spécialistes de nos secteurs de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de l’environnement. Nous avons dû adopter une posture d’experts de chaque filière. Ce que nous avons réussi à faire à travers notre réseau de référents, qui est un vrai plus dans la manière dont on peut accompagner les candidats et répondre à toutes leurs demandes précises.
Rappelons que le monde du travail a aussi totalement été bouleversé par la crise de la Covid-19, et cet événement exceptionnel nous a aussi amenés à adapter nos services. Les candidats ont pris le goût au distanciel et ils apprécient davantage le « flexi », le rapide, le consommable. C’est en ce sens que nous avons construit un parcours d’accompagnement collectif autour d’un ensemble d’ateliers traitant de différentes thématiques, de la construction du projet professionnel jusqu’à l’insertion, avec l’intervention de partenaires comme les chambres d’agriculture pour l’installation ou Ocapiat pour le financement des formations, pour répondre à toutes les attentes. Le fait qu’ils puissent les suivre à distance ainsi qu’en replay répond réellement à leurs attentes. Nous nous sommes aussi adaptés avec plus de flexibilité dans la prise de rendez-vous. En se connectant à notre site, chaque candidat peut solliciter sa délégation et obtenir très rapidement un rendez-vous.
Répondre toujours mieux aux attentes et aux besoins des candidats se traduit-il par une montée en compétences continue des équipes de l’Apecita ?
G. L. : Rappelons que plusieurs services de l’Apecita, dont le bilan de compétences, sont certifiés par Qualiopi. Cette certification nous oblige à maintenir un haut niveau de qualité de nos accompagnements et, en conséquence, un haut niveau de compétences de nos conseillers. Pour cela, nous avons la chance d’évoluer dans une structure très ouverte au développement des compétences et donc à la mise en place de formations aussi bien en interne qu’en externe, par exemple, sur l’emploi d’outils d’accompagnement ou de tests. Précisons également que si notre organisation en délégations régionales nous permet d’être au plus près du terrain et au fait de la réalité économique de nos territoires, nous avançons aussi dans une logique de mutualisation de nos pratiques et de partage de nos expériences. Ainsi, nous pouvons être amenés à mettre en place des « supervisions ». Si un candidat fait face à des difficultés auxquelles nous aurions du mal à répondre, nous soumettons alors notre problématique à un groupe de pairs pour faire émerger ensemble une solution.
— Propos recueillis par Aude BRESSOLIER (Tribune Verte 3036)
Astrid du Boispéan : « J’ai vécu ce bilan de compétences comme une avancée personnelle »
Avoir une entreprise d’enluminure et pousser la porte de l’Apecita pour un bilan de compétences, cela pourrait paraître étonnant. C’est pourtant ce qu’a réalisé Astrid du Boispéan, qui revient sur son parcours et explique ce que lui a apporté l’accompagnement de l’Apecita. « Après des études de communication visuelle et des premières expériences dans le monde de la décoration, j’ai trouvé un poste de secrétariat dans une entreprise agroalimentaire. Je me suis tellement bien entendu avec l’équipe que ce qui devait être un petit job alimentaire s’est transformé en une aventure de dix ans, jusqu’à devenir l’assistante du directeur général. Mais en 2021, j’ai voulu revenir à mes premières amours et j’ai repris des études à l’école d’enluminure d’Angers avant de monter mon autoentreprise. La question du bilan de compétences s’est posée lorsque j’ai pensé à reprendre une autre activité, le temps que mon entreprise grandisse. Mais je ne savais pas dans quelle direction chercher. Il fallait que je
fasse un point sur mes compétences et mes capacités. À travers mon CPF, j’ai identifié et contacté plusieurs organismes, dont l’Apecita. Lorsque j’ai eu, pour la première fois, Géraldine Lebreton, de l’Apecita Pays de la Loire, au téléphone, j’ai beaucoup apprécié son approche globale qui n’était pas seulement focalisée sur l’aspect professionnel. Elle m’a expliqué que j’étais le fruit d’un passé, d’une éducation, d’expériences professionnelles, de passions et que l’on allait prendre tout cela en compte dans le bilan de compétences. Elle a su rapidement me mettre en confiance et c’est essentiel, car on sait pertinemment que l’on devra aborder ces informations très personnelles. Dès les premières séances, nous avons compris que l’objectif de ce bilan n’était pas de susciter de nouvelles vocations chez moi. Géraldine m’a très vite redirigée vers un aspect plus « introspectif » : m’aider à mieux me connaître, accepter certains traits de ma personnalité, comprendre mes priorités de vie… Le fait d’avoir en face de soi une personne objective et formée à ce type d’accompagnement permet de mettre des mots sur ce qui fait ce que nous sommes. Tel un coaching, ce bilan m’a fait prendre conscience qu’il fallait encore que je me batte pour mon entreprise d’enluminures. Je me donne donc un ou deux ans pour la développer. Si jamais cela ne fonctionne pas, toutes les pistes que nous avons pu identifier avec Géraldine me seront toujours utiles. »
Pierre-Louis Brunet : « L’APECITA m'a permis d'aborder plus sereinement l'entretien d'embauche »
Après un master en logistique et un premier emploi d’affréteur dans le transport routier, Pierre-Louis Brunet a souhaité évoluer vers la gestion des flux logistiques en agroalimentaire, secteur qu’il avait découvert durant ses stages. Afin d’identifier les entreprises, il s’est rapproché de l’Apecita et a pu bénéficier de conseils plus qu’utiles à son sens. « Lors de ma recherche d’emploi, j’avais dans un premier temps sollicité l’Apec, qui m’a orienté vers l’Apecita en tant qu’expert de l’emploi en agroalimentaire. J’ai apprécié leur réactivité et le fait de pouvoir décrocher très rapidement un rendez-vous. Je les ai sollicités avec la volonté de travailler en agroalimentaire, car c’est un secteur qui, pour moi, a du sens et dans lequel je me sens utile. Mais j’avais du mal à identifier les entreprises de ma région, autour de Reims. Laurence Stephan, la déléguée de l’Apecita qui m’a accueilli, a pu me fournir toute une liste d’employeurs potentiels. C’est vraiment une chance de pouvoir s’appuyer sur des experts de l’emploi dans cette filière. Elle m’a également prodigué des conseils pour mieux formuler mon CV en fonction des emplois visés. Entre-temps, j’avais été recontacté par un recruteur avec qui j’avais déjà passé un premier entretien. Si je sentais que les choses étaient en bonne voie, j’appréhendais un peu la suite, car je débute dans la recherche d’emploi et ne suis pas forcément à l’aise lors de cet exercice. Laurence Stephan a su me rassurer et « dédramatiser » l’entretien de recrutement en me rappelant que c’était avant tout un temps d’échange. Elle a également mis en exergue des compétences que j’avais omis de mentionner dans mon CV et que je pouvais mettre en avant face à l’employeur. Tous ces conseils m’ont permis d’aborder sereinement la suite. Je me suis senti plus « armé » et confiant et j’ai finalement décroché le poste convoité. Nous sommes restés en contact par la suite et j’apprécie ce suivi que l’Apecita peut proposer. Cela a un côté rassurant. Enfin, si l’entretien n’avait pas abouti à mon recrutement, tous les conseils et les contacts apportés par Laurence Stephan m’auraient toujours été utiles. »
David Bouthors
« DES INTERVENTIONS DE QUALITÉ PORTÉES
PAR DES CONSEILLERS PROFESSIONNELS »
L’Apecita a construit un parcours d’accompagnement collectif autour de
11 ateliers en visio. Objectif : aider les candidats à travailler leur projet
professionnel sous tous ses aspects, le tout dans une dynamique de groupe
favorisant l’échange. David Bouthors a participé à certains ateliers.
« Durant 23 ans, j’ai travaillé comme commercial en machinisme agricole dans
différentes concessions et chez un constructeur pour lequel j’ai créé et développé
un réseau de revendeurs. J’ai décidé de me réorienter en suivant une formation de
formateur professionnel pour des publics adultes. Je suis actuellement en recherche
d’emploi dans des organismes de formation, où je souhaite accompagner des personnes
dans l’élaboration de leur projet professionnel.
J’étais inscrit depuis plusieurs années à l’Apecita quand on m’a proposé de participer à
des ateliers collectifs pour améliorer la recherche d’emploi. J’ai participé à deux d’entre
eux, axés sur la rédaction du CV et de la lettre de formation. J’ai vraiment apprécié le
professionnalisme et la qualité des conseillers de l’Apecita. On ressentait vraiment que
l’atelier avait été bien préparé et réfléchi pour nous apporter, en peu de temps, toutes
les clés afin de rédiger au mieux nos outils de recherche d’emploi. Bien que l’atelier
se déroule en visio, ils ont également réussi à animer le groupe de participants en
favorisant les échanges, ce qui a donné un vrai aspect interactif à ces ateliers. »