« Créer une passerelle entre les jeunes, l'enseignement et la coopération »
La formation en agriculture est confrontée à des enjeux réglementaires et sociétaux. Afin de relever les défis à venir, la fédération des coopératives vient de redessiner son partenariat avec la Direction générale de l’enseignement et de la recherche du ministère de l’Agriculture. Son objectif : attirer de nouveaux talents.
Depuis 2013, plusieurs accords étaient établis entre les Directions régionales de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (DRAAF) et des groupements coopératifs locaux. En 2019, lors des états généraux de l’alimentation et de la naissance du programme « enseigner à produire autrement », le besoin d’un cadre plus global s’est fait sentir. En outre, la réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle continue a redessiné le paysage de la formation, renforçant le rôle des branches professionnelles.
Renforcer et adapter l’attractivité des métiers dans la coopération agricole. C’est la volonté de la nouvelle convention signée le 1er mars dernier. Il s’agissait de définir les grandes orientations entre la fédération de La Coopération agricole et la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER) du ministère de l’Agriculture.
Les attentes en termes de compétences professionnelles et de besoins ont été redéfinies. « On essaie de donner l’impulsion et les cadres d’actions », précise Corinne Lelong, directrice des affaires sociales et de la formation à La Coopération agricole. Cette nouvelle convention s’inscrit donc dans la continuité des précédentes, mais s’adapte aux besoins actuels sur le plan sociétal, économique et environnemental. Dans les grandes lignes, le document prévoit un axe concernant la promotion du modèle coopératif, un autre sur la relation avec les entreprises, et un tout nouvel axe pour accompagner les salariés comme les apprenants à la transition agroécologique.
Adapter les référentiels de formation
Les premières mesures consistent à fournir du matériel aux centres de formation et à mettre en place ou renforcer des centres de ressources documentaires. Une attention particulière est prévu sur les métiers innovants ou en tension. Pour les étudiants, des plateaux techniques seront mis à disposition pour réaliser des essais ou participer, avec des techniciens de la coopération, à des actions de recherche et développement. Enfin, l’enseignement supérieur continuera d’accueillir des interventions d’experts comme par le passé, mais « la convention harmonisera les actions et la parole de chacun », explique Corinne Lelong.
Favoriser le dialogue
Concernant les référentiels de formation, La Coopération agricole travaille étroitement avec la DGER et les opérateurs de compétences (OPCO) pour les rénover, mais surtout les adapter aux besoins. Par exemple, un certificat de qualification professionnelle (CQP) pour les techniciens-conseil aux agriculteurs est en cours d’élaboration. De plus, ces référentiels, une fois constitués, pourront être réutilisés pour l’enseignement agricole. La fédération souhaite également avoir l’avis des principaux intéressés : les jeunes. Pour cela, des moments de partage sur le thème de la qualité alimentaire de demain sont prévus. La parole leur serait ainsi donnée sous forme de « débats jeunes ». L’idée est de « mieux faire travailler les jeunes pour trouver des solutions viables et mettre l’agriculture dans une autre dynamique ». Les effets de la convention se déclineront également en région, une façon de s’adapter aux enjeux territoriaux et aussi « parce qu’il existe des financements à cette échelle ».
— Marc GUILBAUD (Tribune Verte 3014)
DÉVELOPPER LE MENTORAT POUR ACCOMPAGNER LES JEUNES
La Coopération agricole accompagnera, avec l’association « collectif mentorat », des groupes de jeunes pour les soutenir dans leur recherche de réseau ou d’emplois. Un mentor professionnel de la coopération interviendra auprès de jeunes afin de leur faire découvrir plus de possibilités et de développer les différents terrains d’étude. L’idée est de renforcer l’attractivité et de trouver des solutions viables pour mettre l’agriculture dans une dynamique différente auprès de ce public. La Direction générale de l’enseignement et de la recherche du ministère de l’Agriculture pilotera des appels d’offres et impliquera les chefs d’établissement dans ce cadre.