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Coopérative de Noirmoutier : Une coopérative qui recrute pour sa saison
La coopérative de Noirmoutier trie, calibre et expédie chaque année 9 000 tonnes de pommes de terre primeur. De la culture à l’expédition, producteurs et salariés de la station se relaient pour que ce produit frais arrive au plus vite sur la table du consommateur.
C’est un produit de niche qui vise la qualité. La pomme de terre primeur de Noirmoutier est plantée de février à mai et récoltée avant maturité, 90 à 100 jours plus tard. Cette pratique, ajoutée aux variétés choisies (la bonnotte, la sirtema, la Iodéa…) et aux caractéristiques du territoire, lui confère son goût particulier. Grâce au microclimat de l’île, elle est la première sur les étals de fin avril à fin juillet. Depuis quelques années, les producteurs ont amorcé un virage en faveur de la labellisation et du respect de l’environnement. « La Noirmoutier » est ainsi Label Rouge depuis 2018, IGP depuis 2020 et ZRP (zéro résidu de pesticides) depuis 2022. C’est le ZRP qui a nécessité le plus de changements dans les pratiques des producteurs : désherbage à la vapeur, implantation systématique de couverts, outils d’aide à la décision pour traiter contre le mildiou au strict minimum.
Une histoire de familles et de générations
Groupés en coopérative depuis 1945, les producteurs sont aujourd’hui vingt-deux. « 22 familles », précise Jessica Tessier, la présidente, pour qui une coopérative est « avant tout une histoire de familles et de générations ».
Chacun d’eux emploie au moins un salarié à l’année. Et parce que cette pomme de terre se plante et se récolte à la main, des saisonniers sont recrutés de février à juin. D’origine diversifiée, ce sont des jeunes, des habitants de l’île, des jeunes retraités. Après récolte, les pommes de terre sont triées et calibrées sur les quatre lignes de lavage de la station de conditionnement. 9 000 tonnes de pommes de terre en sortent chaque année, emballées dans des boîtes ajourées ou des caissettes en forme de bourriches qui font l’image du produit. Parce qu’elles sont récoltées avant maturité, il s’agit d’un produit frais, qui ne se conserve que quelques jours. Elles rejoignent les étals rapidement après la récolte.
Quatre lignes de lavage
La station emploie vingt-deux salariés et embauche soixante saisonniers pour la saison de commercialisation, de mai à juillet. « Comme tous les employeurs de l’île, nous avons du mal à recruter et j’ai vu le nombre candidatures baisser fortement ces trois dernières années », explique Sébastien Gros, directeur de la station. Le fonctionnement de la structure nécessite des manutentionnaires et des électromécaniciens, ces derniers devenant souvent conducteurs de ligne pendant la saison. En 2021, la station s’est dotée d’une double ligne supplémentaire pour l’emballage et la préparation de commandes. Un poste de travail pour lequel aucun diplôme particulier n’est requis mais qui nécessite d’être soigneux et de savoir travailler en équipe.
— Emmanuelle BORDON (Tribune Verte 3009)