Connaissez-vous... l'enseignement agricole ?
Établissements publics, établissements privés, formation initiale, formation continue, cycle supérieur court, école d’ingénieur… Vous vous sentez perdu face au panorama de l’enseignement agricole ? Tribune Verte vous propose un tour d’horizon rapide !
En septembre dernier, plus de 211 600 élèves, étudiants et apprentis ont effectué leur rentrée. De plus, 15,9 millions d’heures-stagiaires ont été délivrées dans le cadre de la formation professionnelle continue. Tous ont été accueillis dans les 806 établissements publics et privés ainsi que dans les 135 centres de formation d’apprentis et dans les 19 écoles d’enseignement supérieur agricole que compte l’enseignement général, technique et supérieur agricole. Cet enseignement, sous tutelle du ministère en charge de l’Agriculture, deuxième dispositif éducatif en France après l’Éducation nationale, n’est pas l’apanage des enfants d’agriculteurs, bien au contraire. En très grande majorité (plus de 85 %), les élèves et les étudiants ne sont pas issus du monde agricole. Et si certains pensent que les crises qui touchent depuis quelques années les principales productions pourraient détourner certains jeunes de l’agriculture, il n’en est rien !
Un enseignement au coeur des grands enjeux de demain
Selon le ministère, ce succès serait en partie lié au caractère concret d’un enseignement ouvert sur la société et le monde : « Choisir l’enseignement agricole, c’est faire le choix de formations menant à des métiers tournés vers l’avenir, en lien avec les grandes préoccupations de notre société : l’alimentation, l’environnement, les territoires, le développement durable, l’énergie. Un enseignement vivant, moderne, intégré dans son environnement. » Les bonnes performances en termes de réussite aux examens (plus de 85 % en moyenne) et d’insertion dans la vie professionnelle (un taux d’insertion de 82 % après un baccalauréat professionnel, 89 % après un brevet de technicien supérieur agricole et 91 % après un diplôme de l’enseignement supérieur long) participent également à attirer de nombreux jeunes. « L’enseignement agricole offre également à ses publics, les plus jeunes notamment, les conditions de structuration et de développement individuels permettant à la fois la réussite dans la vie professionnelle et l’épanouissement dans la vie personnelle, ajoute le ministère. Des établissements à taille humaine (250 élèves en moyenne par lycée), une offre d’internat choisie par près de 60 % des élèves, un encadrement pédagogique de proximité, la mise en oeuvre de modalités pédagogiques reconnues comme innovantes (pédagogie inductive, de projet, pluridisciplinarité, contrôle en cours de formation…) : autant de facteurs qui contribuent à influencer positivement le travail scolaire, les rapports entre les élèves et leur bien-être. L’offre de formation complète (scolaire, apprentissage, formation continue) au sein même des établissements permet d’accueillir des publics différents en formation et de créer ainsi des synergies enrichissantes individuellement et collectivement. »
Les différentes familles de l’enseignement agricole
L’enseignement agricole, ce sont donc avant tout des formations pour tout niveau, de la 4e au bac dans l’enseignement général, technologique et professionnel, et de bac +2 au doctorat dans l’enseignement supérieur, accessibles par différentes voies d’accès : formation initiale scolaire et par apprentissage et la formation professionnelle continue. Ce dossier sera consacré à la formation initiale scolaire et universitaire. Au sein de l’enseignement agricole, on distingue l’enseignement public et l’enseignement privé. En moyenne, les élèves de l’enseignement technique agricole sont, pour environ 40 %, inscrits dans des établissements publics et, pour 60 %, dans des établissements privés. Mais le poids relatif des effectifs des établissements publics-privés diffère selon les formations. L’enseignement privé est structuré de la manière suivante :
- Le CNEAP : le Conseil national de l’enseignement agricole privé est un réseau d’établissements d’enseignement agricole privés et de centres de formation vers les métiers de la nature et du vivant, de la classe de 4e à l’école d’ingénieur. En quelques chiffres, le CNEAP compte 45 500 élèves et étudiants, 4 000 apprentis, 7 000 élèves ingénieurs et 22 000 stagiaires adultes.
- L’UNMFREO (Union nationale des maisons familiales rurales d’éducation et d’orientation) : les MFR (maisons familiales rurales) sont des centres de formation, sous statut associatif et sous contrat avec l’État ou les régions, avec pour objectifs principaux la formation par alternance et l’éducation des jeunes et des adultes, ainsi que leur insertion sociale et professionnelle. Ils forment de la 4e au BTSA, et comptent environ 430 établissements répartis sur l’Hexagone, avec 49 000 élèves sous statut scolaire dépendant du ministère de l’Agriculture, 11 000 apprentis de l’Éducation nationale ou de l’Agriculture et 35 000 stagiaires en formation continue.
- L’UNREP (Union nationale rurale d’éducation et de promotion) : il s’agit d’une fédération qui regroupe une centaine
d’établissements privés, de lycées agricoles privés, de centres de formation continue ou de centres d’apprentissage,
créés à l’initiative de professionnels, de salariés, d’organismes à vocation sociale et de collectivités territoriales.
—— Aude BRESSOLIER (Tribune Verte n°2903)
Enseignement supérieur : REPENSER LES FILIÈRES COURTES
Mi-octobre 2018, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, a lancé une concertation nationale sur le sujet des formations courtes professionnalisantes. L’objectif ? Proposer des nouveaux parcours d’une, de deux ou de trois années, afin d’offrir de nouvelles possibilités aux bacheliers, notamment ceux issus de filières technologiques et professionnelles. La ministre l’affirme, « aujourd’hui, les BTS et les IUT sont très largement demandés par les bacheliers généraux, ce qui crée un effet d’éviction des bacheliers des filières technologiques et professionnelless ». Par conséquent, le ministère de l’Enseignement supérieur souhaite imaginer des filières courtes professionnalisantes qui répondent aux aspirations des bacheliers professionnels et technologiques et qui puissent répondre aux attentes du marché du travail. « Nous allons travailler également sur la question des formations en un an, explique Frédérique Vidal. Ces formations existent déjà sous le nom de formations complémentaires d’intérêt local. Avec cette base, nous pouvons travailler et faire en sorte qu’elles puissent s’insérer dans des parcours de formation ou d’insertion professionnelle. » Côté calendrier, les premières conclusions ont été rendues fin 2018. « Tout cela va être co-construit avec les différents acteurs du monde scolaire », explique la ministre. Certaines formations pourraient être intégrées à Parcoursup dès la session 2019.
En chiffres : L’ENSEIGNEMENT AGRICOLE PUBLIC ET PRIVÉ EN 2017-2018
806 établissements, dont
• 216 dans l’enseignement public :
• 590 dans l’enseignement privé : 183 affiliés au CNEAP / 368 affiliés à l’UNMFREO / 37 affiliés à l’UNREP / 2 non affiliés
135 centres de formation d’apprentis :
• 94 publics
• 41 privés
452 sites de formation professionnelle continue :
• 169 publics
• 283 privés
19 établissements d’enseignement supérieur, dont :
• 12 établissements publics d’enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et paysager
• 1 institut à vocation euroméditerranéenne
• 6 écoles d’ingénieurs sous contrat
• 142 202 élèves
• 35 269 étudiants
• 34 207 apprentis (dont 10 531 dans l’enseignement supérieur)
• 15,9 millions d’heures-stagiaires ont été délivrées dans le cadre de la formation professionnelle continue
Source : ministère de l’Agriculture
Définitions : FORMATION INITIALE ET FORMATION CONTINUE
- La formation initiale : acquisition de compétences par des personnes qui n’ont jamais exercé de profession.
- La formation continue : acquisition de compétences par des personnes engagées dans la vie active, qu’elles soient en poste
ou en recherche d’emploi.
Certification : GLOSSAIRE
Certification RNCP, formation visée par l’État...Cela n’est pas toujours facile de se retrouver dans le « jargon » de la formation ! Voici quelques définitions pour vous éclairer.
- Diplôme visé par l’État : le visa officialise le niveau académique d’une formation. Les diplômes nationaux tels que les BTS (brevets de techniciens supérieurs), les DUT (diplômes universitaires de technologie), les licences, etc. sont, d’office, des diplômes visés. D’autres diplômes de bac +3 à bac +5 peuvent aussi l’être, mais l’école doit en faire la demande. Et cette demande ne peut être déposée que si l’école a été préalablement reconnue par l’État.
- FEDE : La Federation for education in Europe, ou Fédération européenne des écoles, est un établissement d’enseignement supérieur et professionnel qui partage un projet commun avec près de 500 écoles en réseau. Tous les diplômes FEDE sont basés sur le système européen de transfert et d’accumulation de crédits (ECTS) et conformes aux standards de l’espace européen de l’enseignement supérieur (EEES). Plus d’informations sur : www.fede.education.fr
- Label qualité CGE : les labels qualité CGE - Mastere spécialisé®, MSc, Badge et CQC - sont des marques collectives déposées auprès de l’INPI. Propriété de la conférence des grandes écoles, les labels sont uniquement octroyés aux formations des écoles membres ayant reçu l’accréditation de la CGE. Plus d’informations sur : www.cge.asso.fr
- RNCP : Le répertoire national des certifications professionnelles permet de savoir si un diplôme ou un titre à finalité professionnelle est reconnu par l’État, et si ces derniers sont adaptés au marché de l’emploi. Plus d’informations sur : www.rncp.cncp.gouv.fr