Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire « Qualiopi a été intégrée à notre façon de travailler »

Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire « Qualiopi a été intégrée à notre façon de travailler »

La certification Qualiopi atteste de la qualité des prestations de formation. Explications de Sophie Bidet, responsable d’équipe formation au sein de la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire, qui a piloté le passage de celle-ci à la certification.

En mai 2021, la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire (CA 37) a obtenu la certification Qualiopi pour l’ensemble de ses actions de formation. La CA 37 propose une centaine de formations et accueille en moyenne entre 1 100 et 1 200 stagiaires par an. Toutes les formations sont accessibles à la fois aux exploitants et aux salariés agricoles.

« Nous avions déjà une démarche qualité, mais Qualiopi a eu l’avantage de nous demander une étape supplémentaire : de nous obliger à réfléchir et à changer notre organisation de travail », explique Sophie Bidet, responsable d’équipe formation au sein de la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire. Basée sur un référentiel national qualité, la certification Qualiopi atteste de la qualité du processus mis en oeuvre par les prestataires d’actions concourant au développement des compétences. Elle sera obligatoire à compter de janvier 2022 pour les organismes de formation qui veulent que leurs stagiaires bénéficient de financements publics de la formation professionnelle (Vivea, Ocapiat, État, régions, Pôle emploi…).

La CA 37 a choisi de ne pas faire appel à un organisme extérieur pour accompagner ce passage à la certification Qualiopi, préférant embaucher en interne un qualiticien. Parallèlement, une nouvelle organisation managériale a été mise en place. La démarche Qualiopi, commencée en janvier, a été collective. « Nous avons changé notre fonctionnement : avant, nous avions une seule personne en charge de la qualité. Désormais c’est un travail d’équipe : 4 personnes sont concernées (assistante, conseillère, responsable de formation, qualiticien). Qualiopi a été intégrée à notre façon de travailler, dans nos formations, et non rajoutée comme une couche supplémentaire », relate-t-elle. La qualité est pilotée par la responsable de formation et le qualiticien vient en appui.

Un travail d’équipe

Le processus a démarré plusieurs mois avant la certification. « Nous avons commencé à communiquer en interne en février 2021. En avril, nous avons ensuite mis en place en interne deux ateliers à destination de nos collègues formateurs ou organisateurs de formation. La démarche Qualiopi n’a pas engendré de changement dans les contenus, mais elle demande par exemple de mettre en place des documents (comme des questionnaires de positionnement) ou des exercices pour évaluer les compétences des stagiaires en cours et en fin de formation, afin de valider l’acquisition des connaissances. Il nous paraissait important de co-construire ces outils avec ceux qui vont les mettre en oeuvre, de façon à ce que leur utilisation soit une évolution et non une contrainte », précise-t-elle.

Cette démarche de validation des acquis existait déjà avant la certification, mais de manière moins formelle, sans nécessairement d’établissement de comptes rendus et d’archivage de ceux-ci. Avec la certification, imposant la sauvegarde et la traçabilité, un espace de stockage spécifique a été créé sur le serveur informatique de la CA 37. Le passage à Qualiopi a été un travail d’équipe au sein de la CA 37, mais également en dehors : « Les chambres d’agriculture ont l’avantage de pouvoir travailler en réseau. Nous avons pu bénéficier d’échanges avec l’APCA. Nous avons notamment travaillé de façon croisée avec la CA du Loiret, ce qui nous a permis d’échanger nos « bonnes idées ». Leur qualiticien est également venu faire un audit blanc, avant notre audit de certification, eux-mêmes ayant été certifiés avant nous », précise-t-elle. Du côté des formations, pas de grand changement : « Il n’y a pas un avant/après Qualiopi. Le contenu n’a pas changé, mais certaines formations avaient un certain écart à franchir en matière de démarche qualité, qui a nécessité davantage d’ingénierie pédagogique. »

— Emmanuelle THOMAS (Tribune Verte 2978)
APCA : assemblée permanente des chambres d’agriculture.