CFA Ifria Ouest : Une continuité pédagogique 100 % en ligne
La crise sanitaire a bouleversé le fonctionnement des établissements de formation, qui ont dû trouver de nouveaux process d’enseignement et d’apprentissage pour assurer une continuité pédagogique tout en maintenant le lien enseignant-apprenant. Focus sur le CFA Ifria Ouest.
Basé à Quimper (Finistère), l’Ifria Ouest est un CFA de l’industrie agroalimentaire. Issu du regroupement de l’Ifria des Pays de la Loire avec celui de la Bretagne, il réunit industriels de l’agroalimentaire et partenaires sociaux en vue de développer l’apprentissage dans ce secteur. Plusieurs centaines d’entreprises du Grand Ouest font appel à l’association pour former leurs collaborateurs. « L’Ifria Ouest, qui propose un éventail d’une vingtaine de formations du CAP au diplôme d’ingénieur, est dédié aux formations par la voie de l’apprentissage ‘‘hors murs’’. La partie enseignement est assurée par huit partenaires pédagogiques (université de Bretagne Ouest, université de Bretagne Sud, AgroCampus Ouest, Esiab, École des métiers de l’alimentation, lycées professionnels…) », explique Marie-Hélène Quéméner, directrice de l’Ifria Ouest. Ce CFA sous statut d’association paritaire s’est en effet engagé sur un choix de partenaires et d’intervenants professionnels experts dans leur domaine et sur des outils d’accompagnement construits pour faciliter la formation des apprentis. L’Ifria accompagne individuellement jeunes et maîtres d’apprentissage : recueil des besoins, études de postes, recrutement de candidats, formation au tutorat, médiation… « Pendant toute la durée du parcours du jeune, l’Ifria Ouest assure son suivi de façon à vérifier que le travail confié pendant le temps passé en entreprise corresponde aux exigences du diplôme visé. »
Assurer une continuité
La crise sanitaire et les périodes de confinement ont bouleversé le fonctionnement des établissements d’enseignement, qui ont dû trouver de nouveaux process d’enseignement et d’apprentissage pour assurer une continuité pédagogique. « Chaque partenaire a eu recours à ses propres moyens, dont la mise en place de cours à distance, et a fait preuve d’initiatives afin de maintenir le lien entre enseignants et apprenants tout en accompagnant les étudiants dans cette nouvelle manière d’apprendre, indique Marie-Hélène Quéméner. Dans les établissements n’ayant pu mettre en place immédiatement les cours en distanciel, les apprentis ont été invités à réintégrer leur entreprise. Globalement, les entreprises ont très bien joué le jeu de l’accueil… Une mobilisation qui a permis aux apprentis de briser l’isolement, et, ainsi, de mieux vivre les périodes de confinement. » De son côté, l’Ifria Ouest, avec son équipe de coordonnateurs, a également tenu à garder le lien avec les jeunes et les entreprises, principalement grâce aux rencontres par visioconférence. « Les écueils bien connus de l’enseignement à distance, comme la démotivation et le décrochage scolaire, ont pu être évités. En 2020, sur les 430 apprentis formés à l’Ifria Ouest, un seul a perdu pied. » Pour le CFA, la plus grande difficulté aura concerné la campagne de placement des élèves durant le premier confinement. « Par manque de visibilité, les entreprises ne nous ont pas donné les terrains d’apprentissage habituels. Les rentrées ont donc dû être décalées. »
—— Danielle BODIOU (Tribune Verte 2966)
Charlène Cornaille, Esiab, en apprentissage chez Eurial « L’ENSEIGNEMENT À DISTANCE EST UNE ÉPREUVE »
« En 2020, alors que j’étais à l’Esiab en première année d’apprentissage chez Eurial, j’ai démarré ma période en entreprise au début de la crise sanitaire et du premier confinement. Ingénieure usine, je suis restée sur site pendant un mois, le télétravail étant impossible. À l’issue de cette période, alors que je devais regagner l’Esiab, j’ai été informée par l’école de l’obligation de suivre les cours à distance. Grâce à Moodle, une plateforme d’enseignement et d’apprentissage en ligne, j’ai suivi mes cours en ligne, sans toutefois pouvoir échanger en direct avec mes professeurs, ce qui a été difficile à vivre. À la demande des élèves, quelques cours ont pu être dispensés en visioconférence. À la rentrée de septembre, j’ai repris l’école en présentiel avant d’être ‘‘renvoyée’’ à domicile durant le deuxième confinement. Cette fois, tous les cours étaient dispensés en visioconférence. Les partiels ont pu se dérouler à l’école. Cet enseignement à distance a été maintenu lors du troisième confinement, période durant laquelle les enseignants ont fait preuve d’initiatives (envoi de mails, de questionnaires ‘‘santé psychologique’’, mise en place de visio pour faire le point sur les cours) afin de garder le lien avec les étudiants tout en les accompagnant dans cette nouvelle manière d’apprendre. L’enseignement à distance est, pour moi, une épreuve, car cela demande un gros travail personnel et un travail sur soi. Heureusement, je peux compter sur le soutien de mes camarades et de mes professeurs. »