Alimentation du futur : La transition alimentaire est en marche

Alimentation du futur : La transition alimentaire est en marche

Le comportement des consommateurs français évolue. Ils sont à la recherche de produits gustatifs, sains, mais aussi bons pour la planète. De l’emballage à la production agricole, ces nouvelles tendances de consommation influent sur tous les acteurs de notre alimentation. Tour d’horizon de l’alimentation du futur avec le livre blanc 2020 de la FoodTech

Quelle sera l’alimentation dans le futur ? Quelles seront les tendances de consommation en 2030-2050 ? Si la Covid-19 a influé sur les pratiques des consommateurs, ces changements vontils perdurer ? Le livre blanc 2020, délivré par la FoodTech cet été, apporte des éléments de réponse. Le réseau FoodTech, né en 2016, fédère tous les acteurs en lien avec l’innovation dans le secteur alimentaire, de la fourche à la fourchette. Il en ressort que les consommateurs modifient leur façon de consommer, à la recherche de produits gustatifs, sains, mais aussi bons pour la planète. Diminution de la consommation de produits animaux, progression du bio et des produits locaux, la façon dont les aliments sont produits ou dont ils sont emballés constituent désormais des points essentiels dans le choix des consommateurs, qui se veulent de plus en plus consomm’acteurs. Ces dernières années, les attentes ont changé, incluant désormais davantage de transparence et de traçabilité. Cette tendance est confirmée par le succès d’applications comme Yuka, Yazio ou bien encore Foodvisor, qui permettent de mieux connaître les produits. Les informations nutritionnelles restent cependant encore peu développées, malgré le Nutri-Score apparu en 2016, présent sur certains produits. Le comportement des consommateurs prend également en compte le recyclage, la réduction des emballages, et génère un essor du vrac : selon une étude de l’association Réseau Vrac et du cabinet Nielsen, plus d’un tiers des consommateurs achètent des produits en vrac, comme les fruits oléagineux et secs.

Une émergence de sources alternatives aux protéines animales

L’évolution des régimes alimentaires se poursuit. La France compte 340 000 végans, 1,3 million de végétariens et 23 millions de flexitariens. Ces derniers ont une pratique alimentaire consistant à réduire et à modérer leur consommation de viande. Aujourd’hui, les citoyens ont tendance à avoir une consommation de produits animaux plus raisonnée, et privilégient la qualité à la quantité.

Selon une étude Xerfi, les ventes de produits végétariens et végans en France ont généré en 2019 une croissance de 24 %, pour atteindre 380 millions d’euros de chiffre d’affaires dans les grandes et les moyennes surfaces (GMS). On enregistre également une progression annuelle moyenne de 17 % du marché de l’alimentation végétarienne et végane en GMS, qui dépasserait ainsi les 600 millions d’euros d’ici 2021. Tous ces facteurs contribuent à une émergence de sources alternatives aux protéines animales et à l’élargissement de l’offre de produits proposée aux consommateurs. Et en matière d’alimentation, la crise sanitaire liée à la Covid-19 a eu un impact direct sur la consommation. En effet, pendant le confinement, les Français ont favorisé un retour à la localité et ont eu recours aux circuits courts (dans le but d’accéder à plus de transparence, de traçabilité, mais aussi dans une volonté de soutien aux producteurs français). Les Français souhaitant s’alimenter de façon plus saine, les ventes de produits bio ont également été largement renforcées. Parallèlement, puisqu’ils ont davantage cuisiné chez eux, ils ont favorisé les produits les moins transformés. Reste à savoir si ces tendances s’ancreront durablement. En se basant sur les tendances en plein essor en 2020, l’alimentation du futur serait ultra-personnalisée selon notre génétique, où nos repas en livraison seraient concoctés dans des cuisines fantômes. Nos produits alimentaires seraient essentiellement locaux et achetés en vrac. Les consommateurs sont de plus en plus conscients des bénéfices santé et bien-être de l’alimentation. De nouveaux produits émergent, à mi-chemin entre l’aliment et le complément alimentaire. Parmi ces derniers, nous pouvons retrouver les boissons fermentées (kombucha, kéfir, kvas, etc.), riches en probiotiques et en prébiotiques qui, grâce à leur fermentation, proposent une multitude de bons nutriments. Les super aliments (graines de chia, aloe vera, baies de goji, etc.), de leur côté, sont naturels et ont des teneurs élevées en nutriments, en vitamines et en antioxydants, qui leur confèrent une valeur nutritionnelle élevée. Les attentes des consommateurs se répercutent sur la chaîne de production : il ne s’agit plus seulement de consommer mieux, mais de produire mieux, en tenant compte de facteurs comme le bien-être animal, l’impact sur l’environnement, le coût carbone, etc. De nouvelles formes d’agriculture plus durables se développent pour répondre à ces nouvelles exigences : agroécologie, agriculture de conservation des sols, agriculture régénératrice, permaculture, etc.

—— Emmanuelle THOMAS (Tribune Verte 2948)